Le Président Macky Sall a participé hier à Riyad, dans la capitale de l’Arabie saoudite, à la rencontre de haut niveau initiée par ce pays contre le terrorisme à l’échelle mondiale.
Devant les représentants d’une cinquantaine de pays musulmans, le président américain s’est présenté dimanche 21 mai en porteur d’un message «d’amitié, d’espoir et d’amour». Mais il a surtout exhorté les pays musulmans à n’offrir aucun «refuge aux terroristes». Un discours qui était très attendu, d’autant que Donald Trump n’a pas fait preuve de modération ni de nuance en s’exprimant sur l’islam par le passé. Un discours salué par le Président Macky Sall qui prenait part à cette rencontre phare du Sommet Islamo-Arabe-Américain à Riyad en Arabie Saoudite.
« Ensemble, nous vaincrons ».Tel est le slogan qui traduisait partout à Riyad, la conviction de l’Arabie saoudite sur ce que doit être la lutte contre le terrorisme à l’échelle mondiale. Et c’est fort de cette croyance ferme que le royaume saoudien a initié ce sommet qui a réuni une cinquantaine de dirigeants du monde arabe, musulman et africain autour de sa Majesté Salmane Bin Abdulaziz Al Saoud et du président des Etats-Unis, Donald Trump, au centre international de conférences royal de Riyad.
Mais également en tant que chef d’Etat d’un pays membre de l’organisation de la conférence islamique. Et cela, aux côtés de nombre de ses pairs africains, entre autres: Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire , Ali Bongo du Gabon, Issoufou Mahamadou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ibrahim Boubacar Kéïta du Mali, Idriss Déby du Tchad, Alpha Condé de la Guinée, Faure Gnassingbé du Togo. Engagés tous dans la lutte contre le terrorisme.
Si tous ces dirigeants ont, aussi bien au niveau de leurs pays respectifs que dans le cadre d’organisations régionales, déjà élaboré des stratégies plus ou moins appropriées à la lutte contre le terrorisme, ils étaient curieux d’entendre ce que préconiserait l’Amérique de Donald Trump sur le sujet.
Surtout que depuis sa campagne présidentielle, il n’a pas arrêté ses déclarations et autres propos mettant bien à mal les pays islamiques relativement à la lutte contre le terrorisme. Le président américain a plutôt prôné, cette fois, l’union de tous les états présents pour ainsi constituer une grande force internationale qui combattra mieux le terrorisme, auquel aussi bien l’Afrique, les Etats-Unis, les pays du Moyen orient, que l’Europe ont déjà payé un lourd tribut.
On estime à plus de 95%, les victimes musulmanes des attentats terroristes, a révélé Donald Trump. Les terroristes pratiquent le culte de la mort et non celui de dieu. «Si nous ne réagissons pas ensemble maintenant, c’est nous qui aurons des comptes à rendre à Dieu», soutient vivement le chef de l’Etat américain qui s’est, par ailleurs, élevé avec véhémence contre les pays et autres organisations qui financent la pratique du terrorisme. Il a demandé que barrage soit fait à toutes les sources et canaux de financement du terrorisme de par le monde.
Mieux, il a annoncé la création d’un centre de contrôle chargé de combattre le financement du terrorisme. Tout en précisant qu’il sera dirigé par son pays et l’Arabie saoudite. Ainsi, ce centre empêchera le commerce du pétrole destiné à financer les actes terroristes à travers le monde. «Seule l’union sacrée des Etats viendra à bout de ce fléau », soutient-il. Car le combattre tous ensemble est une bataille entre le bien et le mal et non une bataille entre les religions, les sectes et les civilisations. «Je vous demande de vous joindre à moi, car unis, personne ne pourra nous battre. Si nous n’affrontons pas cette terreur, nous compromettrons l’avenir de nos concitoyens », estime-t-il. Aussi, indique le président américain, s’attaquer à l’idéologie terroriste doit être à la base des actions de lutte qui sont menées ou devant l’être.
Un discours salué par Macky Sall
Lui-même sur place à Riyad, Macky Sall joint par nos confrères de RFI, le président de la République a jugé « rassurant » le discours de Donald Trump. « Nous avons toujours dit que si l’on revient aux fondamentaux, on se rend très bien compte que nous avons beaucoup de similitudes au niveau des trois religions monothéistes. Que ce soit la Thora, la Bible ou le Coran, jamais on n’a fait l’apologie de la violence. » Pour le président sénégalais, il faut continuer à « démonter » les discours radicaux.
Un changement de discours salué également par le ministre burkinabè des Affaires étrangères également sur place : « C’est important parce qu’on avait tous craint qu’on ait à faire avec quelqu’un qui ne comprenne pas les enjeux auxquels nous faisons face, parce que la plupart de nos pays sont dominés par l’islam. Et notre crainte était de voir ces amalgames s’installer, notamment aux Etats-Unis », souligne Alpha Barry, faisant notamment référence aux décrets sur l’immigration de Donald Trump. Et le chef de la diplomatie burkinabè de conclure : « Nous, G5 du Sahel, nous avons déjà un bon engagement de l’Europe dans cette lutte et je pense que ce discours augure un engagement plus fort des Etats-Unis à nous appuyer dans cette lutte contre le terrorisme. »
Au total, c’est donc avec beaucoup d’apaisement que l’opinion de Donald Trump sur la stratégie de lutte contre le terrorisme a été accueillie par les pays arabo-musulmans. Lesquels se félicitent, sans nul doute, de l’engagement américain dans cette nouvelle dynamique de rassemblement planétaire pour faire échec aux attentats et autres crimes de sang perpétrés ici et là par les différentes organisations terroristes.
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