Macky et l’obsession du pouvoir… capital(e) – Par Ibrahima Ngom Damel

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SENTV : Le parti présidentiel, qui n’a jamais contrôlé le fauteuil, est en train de faire des pieds et des mains pour y arriver. Et voilà tout le sens de cette rude bataille avant l’heure.

Le Sénégal bruit de politique. Quoi de plus normal, en cette veille d’élections territoriales où les différents états-majors politiques, peaufinent les stratégies pour grappiller les suffrages au niveau local. Le président de la République Macky Sall, lui, sait bien que ces joutes ne seront pas une simple promenade de santé. En sus, il ambitionne de mettre au podium son ouaille, Abdoulaye Diouf Sarr. Il fait ainsi montre de beaucoup de ténacité pour réussir ce coup, histoire de laver un affront parce que, selon les observateurs les plus lucides et avertis de la scène politique sénégalaise, c’est la première fois, dans l’histoire de notre pays, qu’un parti au pouvoir n’arrive pas à contrôler le pouvoir…Capital(e). Il en a fait donc une obsession. Ce qui augure une âpre guerre des tranchées.

Les élections territoriales (municipales et départementales) auront lieu le 23 Janvier 2022. Déjà, l’on est de plein pied dans la pré-campagne. Le pays est, comme qui dirait, saturé de politique. Dans le camp du pouvoir comme dans celui de l’opposition, l’on note une réelle montée de l’adrénaline. La mairie de la Capitale sénégalaise suscite, déjà, tant de convoitises. Dernièrement, six (6) candidats sont retenus pour aller à l‘assaut du formage de «Ndakaaru».

Le parti présidentiel, qui n’a jamais contrôlé le fauteuil, est en train de faire des pieds et des mains pour y arriver. Et voilà tout le sens de cette rude bataille avant l’heure. Le Président Macky Sall et ses souteneurs ne veulent aucunement perdre cette bataille. La gagner, ils en font une obsession, voire une obstination. Est-il une manière de laver aussi ce qui peut être vu et considéré comme un affront. Une question de gros sou !

En 2009, la bérézina de la grande Coaliton de l’opposition, d’alors le Benno bokk yakkar, avait réussi à détrôner Pape Diop, alors tout puissant baron libéral. Khalifa Ababacar Sall est élu Maire. Au niveau de l’essentiel des autres communes de la région de Dakar( Dakar département, Pikine, Guédiawaye, Rufisque), bref, à l’intérieur du Sénégal, le Pds avait subi une raclée homérique qui présageait, déjà, sa chute et la survenue d’une seconde alternance politique en 2012.

Aux élections locales de 2014, Khalifa Ababacar Sall du Parti Socialiste, qui a rompu les amarres d’avec la Coalition Benno bokk yaakaar qui avait amené le Président Macky Sall au pouvoir, s’était présenté sous la bannière d’une autre nouvelle Coalition Taxaawu Dakar.

Ainsi, il n’était plus en odeur de sainteté avec son mentor Ousmane Tanor Dieng, qui jurait fidèle à Macky. Résultat des courses : il a battu à plate couture le Bby et a renouvelé son bail avec les populations de Dakar. Quelques temps après, le pouvoir agite l’affaire de la caisse d’avance.

En 2016, il a réussi à avoir la tête de l’ancien ministre socialiste. Khalifa Sall est alors mis en prison et a perdu beaucoup de ses droits ce, après une lourde condamnation. Sa première adjointe, Soham El Wardini, après avoir livré un rude combat avec des apéristes, est élu maire. Une première. C’est la première fois dans l’histoire qu’une femme contrôle cette institution municipale. Comme un supplice de Tantale (un objectif jamais atteint), le fauteuil de maire de la capitale, Dakar, échappe des mains des apéristes.

De 1960 à 1980, le parti de Léopold Sedar Senghor contrôlait la mairie de la capitale. Avec le Président Diouf et Wade, idem. Avec le Président Macky, le non contrôle de l’institution n’est-il pas un revers pour lui et ses partisans ? En tout cas, 2024 arrive à pas de course. Le 23 Janvier 2022 sera l’occasion ou jamais de laver cet affront. Wait and see.

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