Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a indiqué mardi 7 juillet qu’il pourrait nommer au Sénat des candidats malheureux qui briguaient un siège de député aux récentes élections. Mais ces derniers ont affirmé qu’ils n’étaient pas intéressés.
Pour tenter d’apaiser les tensions socio-politiques, Ibrahim Boubacar Keïta a rencontré mardi un collectif de candidats ayant perdu le siège de député qu’ils pensaient avoir conquis à l’issue des législatives du mois de mars. Selon plusieurs participants et des responsables de la présidence, il a suggéré d’en nommer certains au Sénat.
Cette information a été confirmée à Jeune Afrique par le chef d’un parti ayant perdu plusieurs sièges entre les résultats provisoires annoncés par le ministère de l’Administration territoriale et ceux ensuite proclamés par la Cour constitutionnelle.
Les candidats déçus ont affirmé à l’AFP qu’ils n’étaient pas intéressés par un siège de sénateur. « Nous sommes les candidats spoliés. Nous ne voulons rien d’autre que nos sièges de députés pour aller représenter à l’Assemblée nos populations », a déclaré Ibrahim Kébé, l’un de ces candidats malheureux.
Opposition galvanisée
« Nous sommes les véritables députés élus. Nous avons dit au président que le Sénat ne nous intéresse pas. Nous voulons retrouver nos sièges de députés », a renchéri l’ancien candidat Adama Diarra, qui a assisté à la rencontre.
Des membres du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), présents également, vont poursuivre les discussions afin de trouver une solution, ont assuré des participants.
Cette proposition du président malien survient après deux manifestions organisées par une opposition galvanisée dans un contexte d’hostilité grandissante envers le président. Plusieurs milliers de personnes ont récemment défilé dans les rues de la capitale Bamako, dénonçant la corruption comme la lenteur des réformes politiques.
Ces récentes manifestations ont fait suite à des rassemblements anti-gouvernementaux organisés en mai, à la suite des élections législatives tenues en mars. La Cour constitutionnelle, en publiant les résultats définitifs en avril, avait de fait annulé la victoire d’une trentaine de candidats à la députation, qui avaient été déclarés élus lors des résultats provisoires. Ce revirement avait déclenché des manifestations dans plusieurs villes.
Auteur : Jeune Afrique