À la tête d’un mouvement radical hétéroclite qui exige depuis juin dernier, la démission non discutable du pouvoir du Président malien, Ibrahim Boubacar KEITA, Mahmoud DICKO, influent imam rigoriste, s’est imposé comme le général des troupes de l’anti-système actuel. Ses milliers de partisans font l’objet de vives représailles par les forces spéciales de sécurité de Bamako. Inquiet pour sa sécurité, selon des sources diplomatiques bien informées, parvenues à Confidentiel Afrique, l’ambassadeur du Royaume Chérifien au Mali, Hassan NACIRI, a invité l’imam DICKO à venir s’installer dans la chancellerie jusqu’à nouvel ordre. Que mijote -t-on à Rabat ?
Après trois jours de soulèvement populaire, le bilan fait état de 19 morts et plusieurs dizaines de blessés dans les structures sanitaires de la capitale, la tension continue de monter. Depuis fin avril dernier, un nouveau front M5, s’est constitué autour de l’influent imam Mahmoud DICKO, sexagénaire et exige sans condition, le départ à la tête du pays, du Président IBK, au pouvoir depuis 2013. De violentes manifestations avaient éclaté ces 72 heures et engendré des pillages sur des édifices institutionnels. Selon des informations obtenues par Confidentiel Afrique, auprès des sources diplomatiques autorisées, l’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan NACIRI, a câblé hier dimanche dans l’après midi, au téléphone, l’imam Mahmoud DICKO, pour l’inviter à venir se réfugier dans la grande chancellerie du Royaume chérifien à Bamako, afin de le mettre en sécurité. Une position assez particulière, qui laisse entrevoir plusieurs interrogations. Rabat est-il au courant de ce qui se trame en ce moment au Mali, suite à cette escalade meurtrière, qui abime ce pays du Sahel, en proie aux récurrentes attaques djihadistes au Nord et aux violences intercommunautaires au Centre du pays? Pourquoi la diplomatie marocaine veut-elle offrir un refuge à un influent contestataire du régime du Président Ibrahim Boubacar KEITA? Beaucoup de dessous de cartes géopolitiques et stratégiques se jouent dans plusieurs capitales occidentales et du Maghreb, à l’instar du Maroc et de l’Algérie, qui prêtent de grandes oreilles à cette grave crise politique. Le silence de Paris agace aussi, soupirent plusieurs officiels diplomates sécuritaires.
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