Mamadou Faye, ancien DG de Petrosen sur le Fist Oil du Sénégal : «L’aboutissement du travail de toute une génération»
SENTV : Après le début de l’exploitation, la commercialisation du pétrole ne va pas tarder, selon l’ancien directeur général de Petrosen, Mamadou Faye. Pour lui, après la phase test, la production va continuer en même temps que le calibrage des équipements et le stockage de la production dans le Fpso. « Après, la livraison va commencer. Donc, la commercialisation est imminente », informe Mamadou Faye que nous avons joint au téléphone. Pour lui, le démarrage de l’exploitation des hydrocarbures offre à Petrosen l’occasion d’évoluer. « Elle ne s’est jamais impliquée dans l’exploration ; il faut qu’elle bâtisse les moyens humains et financiers pour s’y impliquer afin de devenir carrément une compagnie pétrolière », souligne-t-il.
Après le début de la production, l’expert pense que la prochaine phase doit forcément être l’évaluation des réserves, afin qu’on ait une idée claire du volume et des capacités de production, et la valorisation de tout ce qui vient en accompagnement du pétrole.
Sur un autre registre, l’ancien directeur de Petrosen pense qu’il faut revoir le code pétrolier de 2019 pour attirer davantage d’investisseurs, une tâche beaucoup plus complexe à son avis. « Nous avions remarqué, avant cette loi, que beaucoup de compagnies avaient de l’engouement pour les découvertes. Des investisseurs étaient intéressés par le bassin, que ce soit Total, Shell, tous étaient intéressés. Mais, depuis la promulgation de cette loi, ils ont quitté », constate M. Faye. Pour lui, c’est la fiscalité qui pose problème. Il y a, en outre, l’agenda climatique qui fait que de plus en plus d’investisseurs sont moins attirés par les énergies fossiles. C’est pourquoi, dit-il, si le Sénégal ne revoit pas son code, l’exploration va s’arrêter. « Je vous le dis. Croyez-moi, je suis technicien et j’ai été directeur de Petrosen », répète Mamadou Faye. À titre personnel, il voit le début de la production pétrolière comme « une victoire et l’œuvre de toute une équipe ». « Je ressens beaucoup de fierté. C’est l’aboutissement du travail de toute une équipe », dit le spécialiste. Il lui revient en mémoire toute une génération de grands ingénieurs géologues et géophysiciens qui ont travaillé sur le bassin pendant plusieurs années : Alhousseynou Wane, Mamading Sonko, Birame Diouf, Djibril Kanouté, etc. « Au début, quand il n’y avait rien, on a commencé à travailler sur les données du bassin pour arriver à intéresser les investisseurs et créer toute une compagnie », rappelle M. Faye. L’autre motif de satisfaction, confie-t-il, c’est que malgré la pandémie, le projet a eu « très peu de retard ».
Le Soleil