Massage : «Ce qui se passe dans ces salons, c’est de la prostitution déguisée», selon Dr Cheikh Seck
SENTV : Depuis une dizaine de jours, l’actualité nationale est dominée par l’affaire Ousmane Sonko accusé de viols répétés et de menaces de mort par une jeune masseuse du nom de Adji Sarr Pour le Dr Cheikh Seck, Président de l’association des Kinésithérapeutes et Rééducateurs : «Ce qui se passe dans ces salons de massage, c’est de la prostitution déguisée»
Interpellé sur ces salons de massages qui poussent comme des champignons et qui menacent leur secteur, le président de l’Association Sénégalaise des Kinésithérapeutes et Rééducateurs (Askr), Dr Cheikh Seck annonce une journée sans kinésithérapie sur toute l’étendue du territoire. A l’en croire, beaucoup de salons de massage exercent la prostitution.
Le Sénégal est confronté à une ouverture sauvage des salons de massage. Une situation qui révolte les 70 kinésithérapeutes que compte le Sénégal. Ces derniers fustigent avec la dernière énergie l’attitude des autorités compétentes qui ont laissé pulluler ces salons qui menacent fortement leur profession.
Selon leur Cheikh Seck, attire l’attention des autorités et de l’opinion publique sur les dangers qui ont commencé à affecter leur profession. «Nous avons l’impression que notre profession est en train d’être prostituée. La kinésithérapie est une discipline transversale et aucune spécialité ne peut échapper à la kinésithérapie. », explique Cheikh Seck qui renseigne sur le rôle d’un kinésithérapeute pour un malade ayant perdu une partie de sa fonctionnalité, un handicap lié à un accident de la circulation.
Quand une personne est atteinte d’Avc ou d’hémiplégie, dit-il, on la réfère un masseur, alors que tel ne doit pas être le cas. «Le massage n’est pas un métier. La seule autorisation que l’on peut délivrer, est celle qui ouvre un cabinet de kinésithérapie. Un cabinet de massage n’existe pas. Il faut que les gens arrêtent de parler de salon de massage, cela n’existe pas dans notre nomenclature», clame le président de l’Askr qui déplore le vide juridique qui entoure la question.
«Nous n’avons pas de code de la santé, cela fait 20 ans que nous demandons ce code. S’il existait, nous n’aurions pas ces dérapages, car chaque agent de santé connaitra ses limites. Nous sommes 70 kinésithérapeutes diplômés sur toute l’étendue du territoire. Et certaines régions comme Kédougou, Sédhiou et Fatick n’ont pas de kinésithérapeutes », se désole-t-il.
Soutenant avoir interpellé, depuis 2012, les autorités sur la question, Cheikh Seck affirme que des choses très graves se passent dans les salons de massage. «De la prostitution déguisée se passe dans ces salons de massages et nous avons assez d’éléments et de preuves. Et bizarrement, on ne les arrête pas. Ceux qui doivent les arrêter sont-ils devenus leurs complices ? Sont-ils ceux qui fréquentent ces milieux ?», s’interroge-t-il avant d’annoncer, une journée sans kinésithérapie sur toute l’étendue du territoire.
Rappelant le massage n’est pas un métier, mais plutôt un acte de soin, Cheikh Seck demande à l’Etat d’assainir le secteur. « Nous sommes prêts à démissionner de la fonction publique, car nous ne sommes pas nombreux. Nous avons un métier et non une profession. Par conséquent si nous restons chez nous, on nous appelle, car la demande est assez forte. Dans 3 mois, si l’Etat ne fait absolument rien pour régler cette situation, nous allons quitter le service public et monter nos propres cabinets», avertit le président de l’Association Sénégalaise des Kinésithérapeutes et Rééducateurs.
L’As