Les étudiants du département d’Espagnol de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh) de l’Ucad sont entrés en jeu, dans la série de manifestations des pensionnaires de l’Ucad, ces derniers jours.
Hier, 139 d’entre eux titulaires de la licence ont manifesté leur mécontentement dû au fait de n’avoir pas été sélectionnés en master.
Il n’y a pas eu de cours, hier, à la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Pour cause, les 139 étudiants du département d’Espagnol qui n’ont pas été sélectionnés au master ont paralysé le système. Arborant des brassards rouges, des pierres, et des objets pouvant barrer l’accès à leur faculté, ces mécontents ont semé le désordre tout au long du couloir de la mort, jusqu’à la librairie Claire Afrique. Ils réclament ce qu’ils appellent «un master de droit». «Nous réclamons notre sélection au Master. Nous avons rempli tous les critères du système Licence-master-doctorat (Lmd). Pour s’inscrire en master, ce système dit qu’il faut faire 3 à 5 ans dans le premier cycle. On nous parle de manque de professeurs d’encadreurs. Ce n’est pas à nous, étudiants d’aller les chercher», se désole, Bakary Sonko, porte-parole des étudiants grévistes. Qui ajoute : «C’est déplorable. Nous lançons un appel à tous les étudiants et surtout, ceux qui sont en Licence 3 pour cette année, parce qu’ils sont 1 103. Et avec ce nombre, si 500 décrochent leur licence, l’administration ne sélectionnera que moins de 100. Dans ce cas, que vont devenir les autres».
Pour ces étudiants non sélectionnés qui représentent un nombre assez intéressant, leur promotion comptaient 205 admis en classe supérieure et seulement 97 sont sélectionnés. «On était au nombre de 205 étudiants à avoir passé la licence. Il n’y a que 97 qui ont été sélectionnés. Les 139 autres sont jetés dans la rue sans une formation professionnelle. Actuellement, nous ne sommes pas opérationnels dans les entreprises», explique, Bakary Sonko. Pour qui le manque de profs d’encadreurs ne doit pas être un prétexte pour hypothéquer leur avenir. «Notre chef de département dit qu’il ne peut pas recevoir plus de 100 étudiants parce qu’il n’a pas assez de professeurs. Cela ne pas être une justification. Les autorités, de leur part, font la sourde oreille par rapport à notre situation», déplore-t-il. Pape Diouf, étudiant, lui aussi dans la même situation, expose l’angoisse de ses camarades. Il déclare qu’ils ne vont pas reculer, parce qu’ils réclament leur droit. «On n’est pas là pour violer les lois universitaires. Encore une fois de plus, on réclame ce qui nous revient de droit. On a fait 4 ans. Parmi nous, il y a des gens qui ont obtenu la mention très bien et d’autres la mention bien. Le major de cette année est dans le lot des étudiants non sélectionnés, alors qu’il a une moyenne de 15/20. C’est déplorable», laisse-t-il entendre.
Du côté de l’administration, des sources anonymes évoquent un manque de professeurs et d’encadreurs pour justifier la non-admission en master de certains étudiants. Mais pour d’autres, la moyenne requise n’est pas atteinte par certains étudiants grévistes.
Salif KA (Stagiaire)