En raison de l’épidémie de coronavirus, Malte refuse de les accueillir et en appelle à la solidarité européenne. De son côté, l’ONG de sauvetage en mer SOS Méditerranée dénonce l’attentisme des pays membres de l’UE et demande à ce que ces migrants soient débarqués dans un lieu sûr de toute urgence.
Les migrants continuent d’affluer, de Libye notamment où les combats font toujours rage. Actuellement, 425 migrants, secourus ces dernières semaines en Méditerranée, sont bloqués en mer, dans les eaux internationales, au large de Malte. Ils sont retenus pour certains depuis plus d’un mois, sur quatre bateaux normalement dédiés aux croisières touristiques et affrétés par le gouvernement maltais.
Impossible pour eux d’être débarqués. En effet, Malte et l’Italie ont fermé leurs ports début avril en raison de l’épidémie de coronavirus. Et Malte continue à se plaindre d’être obligé d’assumer, seule, l’arrivée des migrants en provenance de Libye. Début 2020, près de 1 400 migrants sont arrivés sur l’île, une augmentation de 438% par rapport à l’an dernier sur la même période, selon le gouvernement maltais.
Un appel à la solidarité
La Commission européenne a appelé, ce mercredi, les États membres à la « solidarité » et à la « responsabilité collective » et a insisté sur l’urgence de la situation. Dans un communiqué, SOS Méditerranée dénonce pour sa part l’attitude des pays européens. « Au lieu d’être débarqués dans un lieu sûr comme l’exige le droit international, ces rescapés sont utilisés à des fins de négociations politiques entre les États membres de l’Union européenne », accuse l’association. Elle alerte aussi sur « une spirale de chaos et de mort qui se développe en Méditerranée centrale ».
Par ailleurs, le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré à l’AFP, mercredi, que la France s’était engagée à accueillir « plusieurs dizaines de personnes, minimum trente » qui sont sur ces bateaux « à compter de la réouverture des frontières intérieures européennes » prévue à ce stade à la mi-juin.
RFI