SENTV : Dakar – 28 janvier 2025 – Le programme de migration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne, véritable levier d’opportunités pour des milliers de Sénégalais, entre dans une nouvelle phase. Initié en partenariat avec le Royaume d’Espagne, ce dispositif, qui permet à des travailleurs saisonniers sénégalais de participer à la récolte et au conditionnement de fruits dans les exploitations espagnoles, connaît un engouement sans précédent.
Jusqu’ici, la soumission des dossiers de candidature passait par les Bureaux d’Accueil, d’Orientation et de Suivi (BAOS) répartis sur le territoire sénégalais. Ces derniers ont été pris d’assaut ces derniers mois, entraînant des scènes de longues files d’attente et de bousculades, souvent relayées sur les réseaux sociaux. Face à cette affluence massive et aux critiques concernant la gestion des candidatures, les autorités sénégalaises ont décidé de franchir un cap technologique.
Dans un communiqué officiel publié ce mardi, le Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur a annoncé une réforme majeure : désormais, les dossiers de candidature devront être déposés exclusivement en ligne. Cette nouvelle procédure vise, selon le communiqué, à « renforcer la transparence, garantir une meilleure gestion des flux de candidatures et réduire les risques liés aux rassemblements physiques ».
Une plateforme en ligne pour fluidifier les démarches
La plateforme dédiée, qui sera accessible dans les jours à venir, promet une interface simplifiée pour permettre aux candidats de soumettre leurs documents sans avoir à se déplacer. Ce changement marque un tournant décisif dans la gestion du programme, alignant le Sénégal sur les standards numériques internationaux.
Le gouvernement assure que cette transition ne pénalisera pas les candidats ayant déjà déposé leurs dossiers dans les BAOS ou auprès des tribunaux. « Les candidatures déjà enregistrées resteront valables et suivront le processus habituel », précise le communiqué.
Une initiative saluée mais des défis en perspective
Cette décision est globalement bien accueillie, tant par les aspirants migrants que par les observateurs. Elle permettra non seulement de désengorger les BAOS, mais également de réduire les risques de corruption et de favoritisme dénoncés par certaines associations. Cependant, des défis subsistent : l’accès inégal à internet dans les zones rurales, le manque de compétences numériques chez certains candidats et la crainte de bugs techniques pourraient compliquer la mise en œuvre de cette réforme.
Pour y remédier, des sessions de formation et des points d’accès équipés de connexion internet sont envisagés dans les régions les plus enclavées. Les autorités promettent également un dispositif d’assistance téléphonique pour guider les candidats dans leurs démarches en ligne.
En attendant, ce changement s’inscrit dans une volonté affirmée de moderniser les services publics et de faire de ce programme de migration un modèle de gestion innovante et inclusive. Un pari qui, s’il est réussi, pourrait inspirer d’autres initiatives similaires dans la sous-région.
Mohamed Wagué
La Rédaction de la SENTV.info