SENTV : Le groupe parlementaire Yewwi askan wi (Yaw, opposition) est dans une logique de censurer le gouvernement de combat du Premier ministre Amadou Ba. Il lui est reproché de ne pas voir répondu de manière satisfaisante à certaines interpellations relatives, entre autres questions, à l’Etat de droit. Au regard de la configuration de la 14ème législature, cette motion de censure a de fortes chances d’être bénéfique à la majorité. Tentative d’explication !
La conférence des présidents s’est réunie hier et a naturellement fixé les débats pour jeudi prochain, comme le stipule la loi. Faut-il le rappeler, il ne peut être présenté d’amendement à une motion de censure. Aucun retrait d’une motion de censure n’est possible après sa mise en discussion. Lorsque la discussion est engagée, elle doit être poursuivie jusqu’au vote. La motion de censure est votée au scrutin public, à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure (article 86 de la Constitution). Les signataires de la motion de censure ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session durant laquelle elle a été examinée.
Les risques d’un rejet de la motion
Au regard de la configuration de la 14ème législature, il est parfaitement compréhensible de considérer que Amadou Ba et son « gouvernement de combat » n’ont rien à craindre. En effet, la majorité absolue étant de 83 députés, Benno bokk yaakaar a 81 parlementaires acquis à sa cause. Cela va sans dire qu’ils ne se feront pas prier pour contrer les objectifs de l’opposition.
Qui n’a que 80 députés. Ce sera au tour des 3 non-inscrits de faire pencher la balance. Thierno Alassane Sall, s’étant publiquement inscrit dans une opposition républicaine, aura du mal à expliquer une « incohérence », s’il venait à approuver la notion de censure. Quant à Pape Djibril Fall, qui a formulé des conseils au Premier ministre, ne va certainement pas avancer vers cette direction. Dans ce cas de figure, peu importe le vote de Aminata Touré, la motion de censure n’a aucune chance de passer.
En d’autres termes, le show livré par Amadou Ba lors de sa Déclaration de politique risque de connaître un autre épisode. Et c’est l’opposition qui risque de perdre au change. En effet, contribuer au rayonnement de l’image d’un Premier ministre de Macky Sall à moins de 15 mois de la Présidentielle, est un cadeau que ne peut refuser la majorité. Dans ce jeu, les médias vont applaudir. Ils auront du spectacle et ce, gratuitement !