SENTV : Son récent exploit au Ghana dans l’épreuve du 100m papillon a permis au Sénégal de renouer avec l’or continental qui le fuyait depuis un bon bout de temps. Désormais, Oumy Diop (18 ans) songe à une qualification pour les JO de Paris 2024. RECORD a échangé avec cette nouvelle binationale qui vient fraîchement d’effacer des tablettes les records nationaux de ses deux mentors : Binta Zahra Diop et Khadija Ciss.
Que pouvez-vous nous dire sur votre médaille d’or africaine décrochée la semaine passée à Accra ?
Je rends grâce à Dieu parce que cette performance je ne l’ai pas fait toute seule. Il n’y a pas de secret en tant que tel, mais il y a eu 5 grands moteurs à cette performance. Il s’agit de l’entraînement, mon université, mon entourage, le staff technique de l’équipe nationale et enfin mes coéquipiers nageurs. L’entraînement qui contribue énormément à la performance. Je m’entraîne 8 fois par semaine avec 2 musculations grâce à mon club de natation le Grenoble Alp’38. L’université de Grenoble Alpes qui me permet d’étaler mes études et de pouvoir nager autant. Mon entourage, à savoir ma famille et mes amis, qui me soutiennent à fond depuis mon plus jeune âge et qui font partie intégrante de ma stabilité.
Quel a été l’apport du staff de l’équipe nationale que vous avez également cité ?
Le staff de l’équipe nationale a fait un grand travail dans l’ombre car on a été encadrés par 3 personnes, à savoir Tonton Birame Diop, tonton Lamine Ndoye et le coach tonton Malick Fall. Mes coéquipiers nageurs qui font partie de cette équipe et qui m’ont bien accueilli. Il y a aussi mes prédécesseurs qui ont contribué à cette performance puisqu’ils m’ont énormément inspirée en plaçant haut la barre. Quand on voit le tableau des records on voit tout le travail qu’ils ont fait.
Justement, un mot sur le record national détenu par Binta Zahra Diop et que vous avez battu ?
Ma réaction à chaud sincèrement je n’y croyais pas vraiment. J’avais le record de Bintou Zahra Diop dans un coin de ma tête mais je ne pensais pas le battre aussi tôt dans l’année. Elle avait placé la barre haute avec un temps de 1’03’’47 qui est un gros temps et c’est avec un énorme plaisir et un énorme travail en équipe que j’ai réussi à battre son record qui a presque mon âge (ce record a 14 ans). J’en suis très contente. J’ai aussi battu le record de Khadija Ciss au 50m dos et ça n’a pas été chose facile puisqu’elle aussi avait placé la barre haute mais c’est aussi grâce à ce gros travail collectif avec l’équipe que j’ai aussi réussi à battre son record.
Quels sont maintenant vos objectifs avec le Sénégal ?
Pour mes objectifs inch Allah à chaque fois, ce sera de représenter au mieux et dignement le Sénégal que ça soit pour les compétitions zonales, africaines et aussi mondiales. Ensuite je vais aussi essayer de me battre pour pouvoir être sélectionnée à chaque rendez-vous de l’équipe nationale. Je vais aussi essayer de battre et faire progresser d’autres records. Si je vise un peu loin, j’aimerais pouvoir faire les minimas B qualificatifs pour les prochains Jeux Olympiques de Paris en 2024. Mais pour cela, il me faudrait une bourse de préparation pour poursuivre mon rêve et mes études puisque par exemple le fait d’étaler mes études grâce à mon université a un coût. Et après, en fonction des résultats que j’aurais en 2024 Inch Allah, je pourrais être plus ambitieuse pour les JO de Los Angeles 2028.
Permettez-nous de mieux connaître Oumy Diop…
J’ai 18 ans et je suis nageuse un peu spécialisée dans le papillon mais je fais aussi du crawl et du dos. Je pratique la natation depuis mes 5 ans. Je viens d’avoir mon Bac en spécialité SVT et PC et je suis actuellement en première année du Bachelor Universitaire Technologique a l’IUT 2 de Grenoble qui a un emploi du temps aménagé pour les sportifs de haut niveau et me permet ainsi d’étaler les études. Depuis deux ans maintenant, j’évolue dans un club de natation qui se nomme Grenoble Alp’38. J’ai deux modèles en natation à savoir Bintou Zahra Diop et Khadija Ciss vu que j’ai les mêmes spécialités qu’elles. Elles sont des grandes championnes du Sénégal. Je ne peux pas non plus ne pas citer Sarah Sjoström qui est actuellement au sommet de la natation mondiale malgré sa blessure et j’aimerais bien être à sa place pour le Sénégal inch Allah.
On sait que vous êtes née et vous avez grandi en France. Quelles sont vos origines sénégalaises ?
Je suis léboue de père et de mère et si je ne nageais pas je crois bien qu’on se poserait des questions (rires). Et comme vous le dites je suis née en France, à Grenoble plus exactement dans la commune de Saint-Martin-D’Hères. Concernant mon choix porté sur le Sénégal, c’est une histoire de famille. En effet, deux de mes cousines que sont Binta Paye et Adja Sanou Paye ont été dans l’équipe nationale du Sénégal de handball. Toutes les deux ont été pendant des années dans la sélection sénégalaise de handball et ont eu à participer à de nombreuses compétitions. Elles m’ont énormément donné cette envie de représenter le Sénégal à l’international.
Souleymane SECK
