Le président iranien Hassan Rohani a prévenu lundi 9 avril que les États-Unis « le regretteront » s’ils se retirent de l’accord sur le nucléaire iranien comme le président Donald Trump menace de le faire.
Cette sortie, faite pendant un discours, intervient le même jour où une attaque a frappé l’aéroport militaire syrien du T-4 pendant laquelle au moins 14 combattants, dont des Iraniens, ont été tués, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Damas et Moscou accusent Israël d’en être à l’origine.
« Nous ne serons pas les premiers à violer l’accord, mais ils [les États-Unis, NDLR] doivent impérativement savoir qu’ils le regretteront s’ils le violent », a déclaré M. Rohani lors d’un discours à l’occasion de la Journée nationale de la technologie nucléaire. « Nous sommes bien plus préparés qu’ils le pensent, et ils verront que s’ils violent cet accord, en une semaine, en moins d’une semaine, ils en verront le résultat », a-t-il ajouté.
« Cela signifiera qu’ils ne tiennent pas parole. Cela ternirait leur réputation et leur dignité sur la scène internationale », a encore déclaré le président iranien.
Cette sortie d’Hassan Rohani intervient le même jour où l’aéroport militaire syrien T-4 de Tayfur, près de Homs, a été frappé par des missiles, ce lundi 9 avril très tôt. Selon Damas et le Kremlin, l’attaque aurait été menée par Israël. L’OSDH fait état d’au moins 14 combattants, dont des Iraniens.
La base en question accueillait des forces russes et iraniennes, ainsi que des combattants du Hezbollah libanais, des alliés de Bachar el-Assad, comme l’a indiqué le chef de l’Observatoire Rami Abdel Rahman. L’Iran et le Hezbollah étant les bêtes noires de l’État hébreu.
L’accord sur le nucléaire iranien a été conclu en juillet 2015 entre la République islamique d’Iran et le Groupe des six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne). Il est censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, mais Donald Trump estime qu’il n’apporte pas de garanties suffisantes pour la sécurité internationale et l’a sans cessé attaqué, avant et après sa prise de fonctions.
M. Trump a menacé en janvier de sortir son pays de l’accord le 12 mai prochain, à l’expiration d’un ultimatum qu’il a donné aux Européens pour durcir le texte. Si Washington met en pratique cette menace, il devrait alors réimposer contre l’Iran des sanctions économiques actuellement suspendues.
rfi