SENTV : La qualité de l’air, intérieur comme extérieur, se détériore, et parallèlement, le risque de cancer du sein augmente. Plusieurs équipes de recherche, dans le cadre du projet XENAIR (XE œstrogènes présents dans l’AIR) ont réfléchi sur la question à savoir s’il existe un lien entre la pollution et le cancer du sein. Dans ces recherches, le lien possible entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à différents polluants de l’atmosphère comme les dioxines, le benzopyrène, les PCB (polychlorobiphényles), le cadmium, les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone.
En effet, les xénœstrogènes, plus communément appelés des perturbateurs endocriniens, sont des substances environnementales, naturelles (phytoœstrogènes) ou synthétisées par l’homme. Au total, 5 222 femmes, de la cohorte E3N, suivies depuis 1990 jusqu’en 2011, et ayant été diagnostiquées d’un cancer du sein ont été suivies et leurs données comparées avec celles de 5 222 femmes de la même cohorte (même classe d’âge et même statut ménopausique), mais n’ayant pas développé de cancer du sein au cours du suivi.
Pour chaque polluant atmosphérique pris en compte, des expositions moyennes et cumulées ont été déterminées pour chaque femme concernée par l’étude. Les données prises en compte sont le lieu de résidence, des modèles spécifiques pour chaque polluant et le moment des diagnostics du cancer du sein. Les données obtenues révèlent que les femmes de l’étude, entre 1990 et 2011, sont de moins en moins exposées aux polluants considérés, hormis l’ozone. Néanmoins, les niveaux d’exposition estimés restaient supérieurs aux recommandations sanitaires en vigueur pour le dioxyde d’azote et les particules fines. Par ailleurs, il a été mis en évidence que plus l’exposition à cinq polluants est importante, plus le risque de cancer du sein augmente.
Ces cinq polluants sont le dioxyde, les particules fines PM10, les particules fines de type PM2.5, le benzopyrène, les PCB. En revanche, aucune association n’a été montrée pour le cadmium et les dioxines, pourtant deux xénœstrogènes. Les chercheurs attendent encore le résultat des données recueillies pour l’ozone. En allant plus loin dans l’analyse des données, les chercheurs ont observé que le risque de cancer du sein était supérieur lorsque les femmes avaient été exposées au benzopyrène et aux PCB au moment de la ménopause. Un tel projet suggère un rôle possible de la qualité de l’air sur l’épidémiologie du cancer du sein. L’amélioration de la qualité de l’air et la lutte contre la pollution atmosphérique pourraient donc permettre de réduire l’incidence du cancer du sein.