Parce que sa copine refusait d’aller le voir : Matar Dieng partage ses vidéos intimes dans son quartier
SENTV : Son image ternie à jamais, Coumba Ndoye n’a que ses yeux pour pleurer. Mère de famille, elle a eu la désagréable surprise d’apprendre que ses vidéos sur lesquelles elle était toute nue circulaient dans son quartier. Ne sachant pas à quel saint se vouer, elle traduit en justice son petit ami Matar Dieng qui était l’unique détenteur de ces vidéos. Celui-ci, déclaré coupable des faits de collecte illicite de données à caractère personnel et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, écopait d’une peine d’un mois ferme.
Les nouvelles technologies continuent de faire des victimes chez la jeunesse qui en use à ses dépens, comme en témoigne la comparution de Matar Dieng qui a été attrait, hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar. Le prévenu est poursuivi pour collecte illicite et diffusion d’image contraire aux bonnes mœurs. Il est traduit en justice par sa petite amie Coumba Ndoye.
D’après les révélations de cette dernière à la barre, elle et son petit ami étaient partis à la plage. Sur les lieux, ils ont eu des rapports sexuels et le prévenu en a profité pour la filmer. C’est par la suite qu’il a envoyé la vidéo via WhatsApp à la partie civile qui lui a intimé l’ordre d’enlever la vidéo pour préserver son image.
«Il m’a filmé à mon insu alors que j’étais toute nue. Quand il m’a envoyé la vidéo, je lui ai dit de la supprimer parce que je suis mère de famille et je ne voulais pas que mon image soit ternie. Il m’a ainsi rassuré, me faisant croire qu’il l’avait supprimé. Néanmoins, j’avais confié la vidéo à mon amie qui m’a conseillée d’aller à la gendarmerie. Mais à ma grande surprise, quelque temps après, j’ai vu la vidéo circuler dans notre quartier. C’est la nommée Ndeye Sarr qui est venue m’alerter», confie-t-elle à la barre.
Interrogé à son tour, le prévenu Matar Dieng a reconnu les faits de collecte mais réfute le délit de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. «Je n’ai envoyé la vidéo à personne», s’est-il défendu. Alors qu’à l’enquête préliminaire il avait reconnu avoir envoyé la vidéo à son ami Mangoné Seye.
Pour le représentant du parquet, les faits pour lesquels Matar Dieng est poursuivi sont amplement établis. Il avait reconnu les faits qu’on lui impute devant les enquêteurs avant de se confondre en excuses. «Il donnerait rendez-vous à la partie civile qui refusait de le retrouver à l’endroit convenu. C’est pourquoi il a publié la vidéo. Ce sont des faits qui comportent des conséquences très graves car elle porte atteinte à jamais à l’honneur de la dame. Il faut endiguer ce phénomène et prendre des sanctions idoines», a soutenu le maître des poursuites qui a requis contre le prévenu une peine de 2 ans dont 6 mois ferme.
Quant à l’avocat de La Défense, Me Ibrahima Mbengue, il a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Pour la robe noire, nul n’a le droit de violer la loi a fortiori une loi qui porte sur la personne. Le tribunal, après délibéré, a reconnu Matar Dieng coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à une peine de 2 ans dont 1 mois ferme.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)