Parrainage à la présidentielle: le compromis, seul rempart contre les dérives en vue !

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“Les compromis sont indispensables pour diriger un pays, et c’est avec les adversaires qu’on fait des compromis, pas avec les amis.” de Nelson Mandela dans Conversations avec moi-même (2010).

D’ordinaire, l’homme politique en quête de suffrages semble être bien plus ouvert au dialogue et parfois même au compromis que lorsqu’il se retrouve en dépositaire de confiance majoritaire. Normal, vous nous direz car au sens humain du terme, l’être étant mystère et boule de gomme, préfère, en cours de conquête, se terrer derrière cette apparence d’homme/femme exemplaire qu’exige la société afin de se donner la chance de se faire élire…Ainsi, s’il est obnubilé comme la plupart de nos aspirants, l’être, est prêt à tout pour voir son rêve se réaliser au point de se faire tout petit et de faire fi de certaines considérations d’après coup. La fin justifie les moyens oblige !

En d’autres mots, à ce stade d’empressement incontrolé, le comment importe peu, l’essentiel est pour lui d’arriver à convaincre par tous les moyens, quitte à renier ses propres principes. Étant donné la capacité d’adaptation et dès fois même de métamorphose de l’humain et sachant que la racine du pouvoir est en chacun d’entre-nous, une fois conquis, son désir de conservation durant l’exercice se précise de plus en plus et ; affronter fréquemment les contingences de l’histoire en toute flexibilité dans l’utilisation des moyens devient sa règle de base. Qu’à cela ne tienne pour certains si, des moyens inconcevables d’avant peuvent avec une bonne dose d’embellissement servir de garanties pour leur pérennité. Hormis le fait que ce comportement est démontré à suffisance par certains spécialistes en psychologie et en psychanalyse de renom du rang du Dr Jean-Pierre Friedman, auteur du livre “Du pouvoir et des hommes” (MICHALON), comme quoi que ceci tient au rapport que l’homme, en tant que tel a avec le pouvoir : il a tendance à l’identifier au fil du temps à la vie. Il lui apparaît inconsciemment comme un gage d’éternité. C’est pour cela qu’il est souvent tenté à vouloir le conserver à tout prix et ne saurait accepter l’idée de sa mort ni que le monde peut lui survivre. Ce qui a conduit au grand historien et géographe grec Hérodote, considéré comme le premier historien et surnommé le « Père de l’Histoire » par Cicéron, en tant qu’il est l’auteur de grandes œuvres historiques de penser cette emblématique résumé de l’homme et le pouvoir en ces termes “Donnez tout pouvoir à l’homme le plus vertueux qui soit, vous le verrez bientôt changer d’attitude.”Hélas, pendant ce temps, le peuple, sur qui repose totalement cette aspiration n’y voit que du feu.

Alors, du moment qu’en politique nous sommes constamment tenus d’agir et que notre Kocc Barma National nous a enseigné que : “bou wax dioté noppi sikk la”, nous nous devons d’apporter en tant qu’acteurs actifs notre modeste point de vue sur cette question qui taraude l’esprit de bon nombre d’entre nous – pour ne pas dire – de tous à savoir : le Sénégal va-t-il sortir indemne de cette polémique autour du fameux projet de loi sur le parrainage ? Notre analyse portant particulièrement sur les bienfaits d’un compromis en politique et en démocratie d’une manière générale se veut être parallèlement une déclaration solennelle d’appel lancée à l’endroit des compatriotes acteurs concernés. Chaque composante prêchera bien évidemment pour sa paroisse mais, force est de constater que pour être suivies d’effets, les idées ont besoin de voix qui les portent. Ces suppositions ci-après nous permettront de mieux mesurer l’opportunité d’une telle proposition.

 

Supposons que le peuple sénégalais censé être l’arbitre et le pauvre démuni dont – sans ambages bien sûr – chacun se dit préoccupé du sort, décide désormais d’appeler à la barre des accusés les responsables moraux du pouvoir et de l’opposition et demande à être convaincu de la pertinence ou non – c’est selon – d’une telle loi avant d’apporter son soutien à quiconque. Supposons également que malgré la crédibilité des arguments avancés par leurs défenses respectives, ce dit peuple demeure toujours non convaincu et ne disposait d’aucun autre moyen de savoir – comme c’est le cas d’ailleurs – laquelle des deux entités est la plus susceptible d’avoir raison dans ce dossier brûlant dit “parrainage”. Il sera pris entre le marteau du pouvoir qui, malgré les contestations notées ça et là compte faire porter l’affaire devant le législatif à ses risques et périls de possibles dégénérations et ; l’enclume de l’opposition qui, dans ses derniers retranchements n’hésitera point à s’engager dans une confrontation de type 23 juin bis. Alors qu’il pourrait trouver son compte à un consensus autour du modus operandi sans se morfondre dans une anxiété permanente. Face à une telle incertitude politique où le choix d’un dialogue ne serait en aucun cas aussi inapproprié que l’aurait été celui d’un laisser faire, l’action la plus juste, la plus prudente et la moins risquée est le compromis surtout lorsque celle-ci est sûre d’être menée collectivement. D’autant plus que devant une pareille situation où la vérité se cherche entre différentes entités, l’action reste toujours inévitable en raison d’une espérance partagée de part et d’autre avant délivrance.

Dans un autre registre, cette conception de la pratique du compromis comme solution est même plébiscitée dans le langage des économistes à travers cette constante : on réalise des différences marginales parmi plusieurs alternatives. En l’espèce, si par ailleurs, pouvoir et opposition pourraient avoir des intérêts différents et opposés ; au regard des déclarations des uns et des autres, il est cependant avéré qu’ils semblent être au moins en phase sur la nécessité d’une réglementation des partis politiques, florissant comme jamais et commençant – il faut le dire – véritablement à inquiéter plus d’un. Reste maintenant à s’accorder sur les autres points de discorde ; d’où l’importance d’avoir inévitablement recours au compromis d’intérêts en conflit comme le prodigue l’éminent Joseph H. CARENS, Professeur de sciences politiques à l’université de Toronto (Canada) dans son exposé intitulé “Le compromis en politique” lors du colloque international des 20 et 21 novembre 2009 à l’Université de Liège (Belgique).

D’aucuns, s’opposant au procédé penseront certainement comme le philosophe Carl Cohen, qu’un problème de légitimité des intérêts en conflit pourrait se poser pour la bonne et simple “qu”il est hypocrite de faire un compromis quand on connaît -ou du moins que l’on croit fermement – ses principes tout à fait bons et justes. Et qu’on ne saurait espérer faire triompher ces principes que par un soutien résolu, et une résolution est sapée par toute disposition à rechercher un compromis.”

À cela nous leur rétorquons d’abord que mieux vaut une faiblesse payante qu’une force perdante à la longue ensuite “la connaissance que quelqu’un à de la vérité et de la justice de ses principes, ou sa croyance ferme en eux, est contrebalancée au sein de la communauté par les autres qui savent aussi, ou croient fermement, que d’autres principes, en contradiction directe avec les siens, sont justes ou vrais.” Enfin, pour mener à bien, une action politique de cette portée, un certain sens du compromis s’avère plus que nécessaire. Au pouvoir maintenant de transformer son ouverture en atout et à l’opposition de garder son esprit participatif comme cheval de bataille.

Chers compatriotes,

Ne soyons pas en déphasage, l’ère est au “compromis politique” à l’instar de beaucoup de pays dits de grandes démocraties comme certains de l’Europe, où le «compromis» a su maintenir un consensus politique sur les axes fondamentaux de leurs différentes politiques sociales et économique et restaurer de facto la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. C’est le cas de l’Allemagne, qui, après plusieurs années de tension vient de mettre en place une large coalition de gouvernement dirigée par la chancelière et regroupant la CDU-CSU d’Angela Merkel et le SPD de Martin Schulz. Idem de l’Italie où le processus est déclenché pour tenter d’aboutir à la formation d’un gouvernement en dépit du profond bouleversement électoral intervenu après les élections législatives du 4 mars 2018, propulsant les forces politiques «antisystème» comme le Mouvement 5 étoiles et la Ligue. Par conséquent, notre Sénégal, considéré comme une vitrine de la démocratie en Afrique se doit plutôt de donner l’exemple en jouant son rôle d’avant-gardiste qu’à se noyer après dans ses larmes de va-t-en-guerre déçu. Ou bien faudrait-il attendre une crise politique sans précédent pour qu’enfin un compromis puisse donner lieu à une porte de sortie ? Notre nation mérite vraiment mieux que ça !

Évitons de tomber dans cette spirale infernale de l’ancienne doctrine du grand philosophe de la Grèce antique du nom de thrasymaque selon laquelle “le pouvoir fait le droit…” car les règles du jeu se fixent en commun accord avant tout match et que la démocratie est la quête d’un éternel compromis intelligent.

Sur ce, nous lançons solennellement un appel à l’endroit non seulement du régime en place, de ses souteneurs ainsi que de l’opposition et de la société civile mais aussi des régulateurs sociaux que sont les chefs religieux et les personnalités publiques influentes à la responsabilité historique car l’Histoire ne pardonne pas et n’oublie jamais rien. “Accomplir sa mission quand l’Histoire nous convoque est la seule chose qui compte et n’a pas de prix” dixit Nelson Mandela.

 

Qu’Allah SWT veille sur NOTRE CHER Sénégal … Amen

Par Elhadji Daniel SO,

Président d’En Mouvement ! Défar Sénégal

Ensemble, Construisons le Sénégal

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