La Journée mondiale de l’environnement, lancée par l’Organisation des Nations Unies en 1972, est célébrée chaque année le 5 juin. Le but est d’inciter des actions et mesures positives pour l’environnement.
Le thème choisi cette année, «rapprocher les gens de la nature», est une façon de montrer que l’homme et la nature, l’environnement de manière générale sont indissociables. Dès lors, il faudra travailler de manière inlassable à l’intégration et à l’entretien de cette évidence dans la conscience individuelle et collective des populations.
Notre environnement est de plus en plus menacé du fait de l’action de l’humain. Au-delà de la dégradation des ressources naturelles, la pollution de notre cadre vie est devenue un vrai fléau, un danger pour la santé publique.
Au Sénégal, la gestion des déchets solides est l’une des problématiques majeures auxquelles la plupart de nos collectivités locales sont confrontées. En milieu urbain surtout, la prolifération des déchets plastiques est une caractéristique aberrante du paysage. Certaines municipalités tentent en vain d’éradiquer le mal, par contre d’autres adoptent une posture plutôt fataliste.
La situation est telle que ceux qui s’intéressent à l’environnement et la gestion des déchets solides parlent de « péril plastique », pour alerter par rapport aux menaces pesant sur les ressources et la santé publique. Comment venir à bout de l’envahissement de notre cadre de vie par les déchets plastiques ? Les solutions devraient-elles se limiter à la collecte, au traitement et au recyclage dans notre contexte actuel du Sénégal ?
Ma conviction est qu’un remède doit s’attaquer à la racine du mal, pour qu’il soit efficace.
En effet, la collecte, le traitement et le recyclage ne doivent pas être des opérations exclusives, dans les pays où des efforts sont à déployer pour bâtir une conscience collective sur le cadre de vie. Ignorer cela conduit à des exercices fastidieux, budgétivores peu efficaces et efficients. Des moyens colossaux doivent mis dans l’information, la sensibilisation, l’éducation dans le cadre d’une politique à long terme. Les actions disparates, spontanées, non structurées, ne peuvent pas venir à bout des déchets plastiques. Il faut un travail de longue haleine de conscientisation sociétale ; nettoyer les têtes pour prétendre réussir la propreté des rues.
Chers acteurs en charge de la gestion du cadre de vie, le péril n’est pas plastique, il est plutôt comportemental. C’est pourquoi, la problématique est beaucoup plus profonde et difficile à résoudre, mais pas impossible.
L’Unité de Coordination et de Gestion (UCG) des déchets solides est en train de faire un travail exemplaire à Dakar et dans certaines villes de l’intérieur du pays, mais elle ne peut pas, toute seule, faire face aux défis titanesques. J’ai peur qu’elle ne fasse des résultats le temps d’une euphorie, puis s’essouffle et disparaisse en fin. Un programme a une durée de vie bien déterminé et des objectifs précis, par conséquent, il ne pourrait pas apporter des réponses durables à la gestion des déchets.
La promulgation de loi Ia no 2015-09 du 04 mai 2015, relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques…, est une mesure importante mais pas suffisante. En effet, à cause des mauvais comportements, à la place des forêts de plastiques non biodégradables, nous aurons des meules de sachets biodégradables. Par conséquent, les impacts en termes de pollution resteront les mêmes. Nos villes resteront toujours sales.
Il faut une véritable politique environnementale et d’assainissement intégrée et inclusive. Tous les ministères ont un rôle à jouer dans une politique cohérente et structurée de promotion d’un cadre vie sain et durable. Les efforts d’un seul ministère, encore moins d’un programme ne suffisent, car le mal est profondément sociétal et structurel.
Tant que le citoyen ne ressentira rien dans sa conscience, en jetant son gobelet de café par terre, les dépotoirs sauvages d’ordures feront toujours partie du paysage urbain, quels que soient les moyens qui seront déployés.
La conscience individuelle de l’hygiène collective est à développer. Chaque citoyen doit avoir une attitude et un réflexe de garant de l’hygiène collective.
Momath Talla NDAO
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