Peut-on arrêter le processus électoral avec un simple discours, par décret non publié à une durée indéterminée ?

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SENTV : Le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, a annoncé hier, à 14h et quelques minutes, une décision significative concernant le calendrier électoral du pays. Dans un discours concis, le président a déclaré l’abrogation du décret qui convoquait le corps électoral pour la présidentielle initialement prévue le 25 février 2024. Il a formulé sa décision en ces termes : “En conséquence, compte tenu des délibérations en cours à l’Assemblée nationale réunie en procédure d’urgence, et sans préjuger du vote des députés, j’ai signé le décret n° 2024-106 du 3 février 2024 abrogeant le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral.” Le président n’a pas mentionné la date limite de ce report dans son discours. Nous sous-entendons que c’est un décret à durée indéterminé.

Cette annonce marque le report de l’élection présidentielle, soulevant plusieurs questions pratiques et légales, notamment parce que le décret signé n’a pas encore été publié officiellement. La publication officielle est une étape cruciale pour qu’un décret devienne effectif. Le décret abrogé précisait dans son article premier que les électeurs sénégalais, tant sur le territoire national qu’à l’étranger, étaient convoqués le dimanche 25 février 2024 pour l’élection présidentielle.

L’incertitude plane désormais sur le démarrage de la campagne électorale, prévu ce dimanche 4 février 2024. En l’absence d’un décret publié officiellement, les candidats à la présidence se trouvent dans une position délicate quant à la conduite à tenir. Malgré cela, une majorité de candidats, réunis lors d’une conférence de presse d’urgence, ont décidé de poursuivre leurs campagnes électorales comme initialement prévu le 4 février. Certains ont même exprimé leur intention de contester le décret dès sa publication, arguant de sa potentielle illégalité.

Un autre enjeu majeur découle de cette situation : la question de la continuité présidentielle. La Constitution sénégalaise stipule que le nouveau président doit prêter serment et prendre ses fonctions au plus tard le 3 avril 2024, alors que le mandat actuel du président Macky Sall se termine le 2 avril 2024. L’absence de clarté sur le processus électoral en cours soulève des questions sur la transition du pouvoir et la gouvernance du pays dans les semaines à venir.

À ce jour, ni les canaux de communication officiels de la présidence, ni les médias sénégalais, ni les sites officiels du gouvernement n’ont publié le décret annoncé par le Président Macky Sall, laissant le pays dans une attente et une incertitude quant à la suite des événements politiques majeurs.

Avec SENEGO

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