Pikine-Guédiawaye : Démantèlement d’un trafic de pilules d’hymen et de produits pharmaceutiques dangereux
SENTV : Dans le cadre de la lutte contre le commerce illicite de produits pharmaceutiques et la cybercriminalité, une opération conjointe entre l’Agence de régulation pharmaceutique (ARP) et la Section Cybercriminalité de la Police Nationale a permis de démanteler un trafic alarmant à Guédiawaye et Pikine, deux communes de la banlieue dakaroise. L’opération, qui s’est déroulée du 2 au 28 mars 2025, a mis à jour un réseau impliqué dans la vente de pilules d’hymen et d’autres produits pharmaceutiques non homologués, principalement via les réseaux sociaux.
Des pilules d’hymen et des produits de saignement artificiel : une menace pour la santé publique
L’enquête menée par les autorités a révélé que les trafiquants utilisaient des plateformes comme TikTok, WhatsApp et Facebook pour promouvoir et distribuer des produits dangereux. Parmi ces substances figurent des pilules d’hymen artificiel, censées simuler une virginité fictive. Ces produits présentent un risque grave pour la santé des femmes, exposant les utilisatrices à des infections sévères et des complications gynécologiques. De plus, des capsules et des injectables appelés « Capsules Blood », qui provoquent un saignement artificiel lors des rapports sexuels, ont également été mis en vente. Ces pratiques, scientifiquement infondées, sont particulièrement dangereuses pour les utilisateurs.
Outre ces produits, l’opération a également révélé un trafic d’avortements clandestins, avec l’utilisation illégale de substances interdites. En outre, l’acide hyaluronique, souvent utilisé à des fins esthétiques pour des traitements non réglementés (augmentation des volumes des fesses ou des seins, traitements anti-âge), a été détourné, augmentant encore les risques sanitaires pour les victimes.
Une vente illégale, une exploitation sociale dangereuse
Les pilules d’hymen, proposées à des prix variant entre 40 000 et 140 000 F CFA, étaient distribuées sans aucune supervision médicale. Selon Dr Moussa Diallo, spécialiste à l’ARP, « ces produits exploitent des pressions sociales et des croyances culturelles, mettant ainsi en danger la santé des femmes. » Une partie du public cible de ces produits semble être influencée par des normes sociales et culturelles, ce qui rend la situation encore plus complexe.
Interpellations et poursuites judiciaires
Suite à cette vaste opération, deux individus ont été arrêtés et déférés devant le procureur de la République pour leur implication dans ce trafic de produits pharmaceutiques illégaux. D’autres suspects restent sous surveillance active des pharmaciens inspecteurs de l’ARP et des forces de police. Les prévenus sont poursuivis pour plusieurs infractions graves, dont la publicité mensongère sur des produits de santé, la vente en ligne de médicaments sans autorisation, l’exercice illégal de la pharmacie, ainsi que la commercialisation de produits non homologués. Ces actions sont considérées comme une menace pour la santé publique, en raison de la mauvaise qualité des produits en question.
L’ARP et la Police Nationale ont assuré que l’enquête se poursuivait afin de démanteler d’autres réseaux similaires et d’assurer la sécurité sanitaire des citoyens sénégalais. Les autorités rappellent la nécessité de faire preuve de vigilance face à ce type de trafic et appellent à une vigilance accrue sur les réseaux sociaux, souvent utilisés pour vendre ces produits illégaux.
La rédaction de la SENTV.info