Popenguine 2022 : à la découverte des « nouveaux modes de piété » juvénile au pèlerinage marial.

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SENTV : Il existe de « nouveaux modes de piété » juvénile au pèlerinage marial de Popenguine. Naguère rendez-vous de prières, de dévotions et de recueillement devant le sanctuaire marial, le tout couronné par une messe dite le lundi de Pentecôte, surtout pour les jeunes qui marchent des centaines de kilomètres pour rejoindre le lieu, le pèlerinage annuel de Popenguine, après deux années d’absence, connaît aujourd’hui de nouveaux modes de piété de la jeunesse sénégalaise, car ce n’est pas celle catholique ou chrétienne seulement qui s’y rend maintenant. Ici, les chapelets sont souvent rangés, les bibles oubliées dans les sacs. Bienvenue drogue et sexe ! « Ces deux mots sont les nouveaux modes de piété des jeunes. C’est pourquoi, depuis un certain nombre d’années, l’Église les combat farouchement. Ce qui a amené un moment à la destruction du village des marcheurs et l’interdiction des tentes individuelles et la baignade », explique notre interlocuteur.

Village situé à 71 km de Dakar, sur la petite côte sénégalaise, Popenguine accueille en 2022 le 134 ème pèlerinage marial. Le paysage montagneux et rocheux du village ne peut rien contre les vendeurs de boissons alcoolisées et les campeurs, qui se confondent souvent avec la poussière dégagée par un vent chaud et sec. « Depuis le samedi 04 juin, j’ai débarqué bouteilles et cartons ici. Cela coule à flot et le prix est augmenté de 50%. Malgré tout, les jeunes se disputent de la marchandise », explique Georgette, venue de la ville de Tambacounda, à environ 500 km du site de Popenguine.

À côté de là, Badara Guèye se tient devant une vingtaine de fûts vides. « Tata, le bounouk, spagna (nom local du vin de palme, du vin importé) est-il fini ?», questionne Dame, un jeune musulman, pourtant « venu au pèlerinage parce qu’invité par sa copine Marie Rose. »

« Nous avons notre tente là-bas, dans les montagnes. L’opposition des agents de sécurité n’y peut rien. Nous allons y faire notre pèlerinage », dit Badara Guèye. Comme lui, ils sont des dizaines de jeunes filles et garçons (couples) à élire domicile dans les montagnes, où bouteilles de gin, de whisky, de bière et de vin servent de décor. Le tout couronné par un tas de préservatifs déjà utilisés qui jonchent le sol.

Dakaractu

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