SENTV : Que fais-tu dans la vie ? Je suis le CEO de… Je suis le directeur général de… Je suis le fondateur de… Nous le savons tous, derrière ces appellations se cachent parfois des « cas sociaux ». Ces entrepreneurs sont le plus souvent à la recherche de leur premier emploi. Rassurez-vous, nous ne généralisons pas. Il existe bien des créateurs d’entreprises qui se sont lancés par « choix ». Maintenant, posons-nous la question à savoir pourquoi le chômage ne diminue pas ? Pourquoi toutes ces initiatives n’améliorent pas la condition des jeunes ?
Quelles sont les quatre catégories d’entrepreneurs ?
De plus en plus des jeunes sont attirés par l’entrepreneuriat. Une notion vaste qui englobe les petits commerces et la création d’entreprises. Cet engouement est dû à la situation sur le marché de l’emploi.
• Les diplômés réalisent après plusieurs mois de recherche de stage ou d’un premier contrat qu’il sera difficile pour eux de se trouver une place.
• Les étudiants en cours de formation qui ont écho de cette situation de saturation du marché préfèrent anticiper.
• Les salariés trouvent leurs revenus insuffisants pour réaliser leurs projets d’avenir ou se mettre à l’abri.
• Les « exclus » du système scolaire classique créent leurs propres activités. Ne pouvant que rarement accéder aux emplois salariés, ils se « débrouillent ».
Ces quatre catégories d’acteurs tentent l’expérience de l’entrepreneuriat.
Il est clair que la capacité de financement des deux premières citées est limitée. Ces deux agents très souvent ne parviennent pas à créer des emplois. D’ailleurs, ils peinent à se payer eux-mêmes à travers leur activité.
La troisième catégorie a une meilleure capacité financière. Par contre, elle est plus frileuse. En outre, elle préfère se lancer dans le commerce ou une autre activité qui ne lui prend pas beaucoup de temps. La dernière catégorie perpétue l’activité d’un proche. Cela se fait dans le cadre d’une expansion ou d’une relocalisation.
Dès lors, l’innovation est laissée aux « chômeurs » qui sont dans le secteur de l’entrepreneuriat depuis plusieurs années. Ces derniers comprennent mieux les réalités du terrain, les enjeux et les besoins.
Comment ces entrepreneurs ont péché dans la création d’emplois ?
Toutes ces initiatives ne résolvent pas le problème de l’emploi. Si, en effet, chaque entrepreneur avait créé un ou deux emplois, le nombre de chômeurs aurait drastiquement baissé depuis longtemps. Cette situation est due à leur focalisation sur la création d’une activité plutôt que sur la création de revenus.
C’est ainsi que nous recommandons la transformation de l’entrepreneuriat en « la création de revenus ». L’objectif ne serait plus de créer une « occupation », mais de créer des revenus. Chaque entrepreneur devra se donner pour objectif principal de créer de la richesse. D’abord, il s’occupe de lui-même, ensuite, d’une ou de plusieurs autres personnes.
En outre, chaque salarié devrait créer une activité génératrice de revenus. Même s’il ne s’agit que d’un petit investissement de 50 000 francs pour de la vente d’arachides ou d’un autre produit local. L’importance de se focaliser dans la production locale réside dans le fait que cela favorise :
• La rémunération du travail des producteurs
• L’augmentation de la capacité de production
• La création de richesses
• L’augmentation de la consommation
Ce petit investissement peut engendrer des revenus de 2 000 à 3 000 francs par jour.
C’est sur cette base que nous arriverons à réduire la pauvreté dans un premier temps. Puis, nous augmenterons la capacité d’épargne des ménages. Ces derniers doivent être encouragés à participer à des tontines.
Celles-ci sont des micro-crédits qui permettent de financer de petits projets. Ils boostent l’activité économique depuis le bas de l’échelle. D’ailleurs, notre projet prochain article portera sur les tontines et leur capacité à booster la création de revenus.
ELIMANE MBENGUE
Rédacteur Web spécialisé dans la finance