Premier sommet des pays de l’Aes à Niamey : Le Mali, le Burkina et le Niger officialisent la naissance de leur Confédération

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Lors du premier sommet de l’Alliance des États du Sahel (Aes), tenu samedi dernier à Niamey, les présidents du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont adopté le traité instituant la Confédération de l’Aes. Dénonçant « l’effritement des valeurs de fraternité, de solidarité et de coopération » de la Cedeao dont ils ont annoncé déjà leur départ, les trois pays s’engagent à œuvrer ensemble pour un espace souverain, de sécurité et de prospérité.
Alors que les chefs de l’État de la Cedeao étaient en sommet à Abuja, Niamey, la capitale nigérienne, a accueilli, le samedi 6 juillet, le premier sommet des dirigeants du Mali, du Burkina et du Niger, qui forment l’Alliance des États du Sahel (Aes). Le général Abdourahamane Tiani, président de la Transition du Niger, le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso et le colonel Assimi Goita, président de la Transition du Mali ont adopté le traité instituant la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (Aes), formée par leurs pays respectifs, en froid avec la Cedeao qu’ils comptent quitter.
Selon le communiqué final du sommet, évoquant l’opérationnalisation de la Confédération de l’Aes, les chefs d’État se sont réjouis des résultats obtenus grâce à la synergie d’actions entre les trois États dans la lutte contre le terrorisme. Pour renforcer les acquis, ils ont décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée. « À cet effet, les chefs d’État ont adopté le traité instituant une Confédération entre le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger dénommée Confédération « Alliance des États du Sahel », en abrégé Confédération Aes », lit-on dans le communiqué final du sommet. Toujours dans ce sens, ces trois pays du Sahel, dirigés par des juntes militaires ayant pris le pouvoir en août 2020 (Mali), juillet 2023 (Niger) et septembre 2022 (Burkina) se sont félicités de la mise en place d’une force conjointe des États du Sahel (Fc/Aes) lors de la réunion de leurs chefs d’État-major tenue à Niamey du 05 au 06 mars 2024.
Bientôt une banque d’investissement de l’Aes
Sur les questions politiques, les chefs des régimes militaires de l’Aes ont souligné la nécessité d’une coordination de l’action diplomatique ainsi que l’importance de parler d’une seule voix. En ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens, les présidents Goita, Tiani et Traoré ont instruit les ministres compétents d’élaborer, dans l’urgence, des projets de protocoles additionnels y relatifs en vue de faire face aux implications liées aux retraits des États de l’Aes de la Cedeao.
La Cedeao avait imposé des sanctions économiques à ces trois pays, suite aux coups d’État militaires et menaçait même d’intervenir militairement au Niger avant de se raviser. Ruminant toujours leur colère à l’endroit de l’oganisation sous-régionale qu’ils accusent d’être à la solde de puissances étrangères, les dirigeants des pays de l’Aes ont rappelé « la lourde responsabilité de la Cedeao dans l’effritement des valeurs de fraternité, de solidarité et de coopération entre les peuples concernés ». Ils ont fait noter « l’impact néfaste des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines et des menaces d’agression contre un État souverain ». Sur la situation sécuritaire, les pays de l’Aes ont exprimé leur satisfaction pour les succès enregistrés grâce à la mutualisation des moyens des trois États dans la lutte contre le terrorisme.
Pour leur développement, les trois chefs d’État ont décidé de la création d’une banque d’investissement de l’Aes et de la mise en place d’un fonds de stabilisation dont ils ont demandé aux ministres des Affaires étrangères et du Développement de prendre en charge les dispositions pour leur opérationnalisation.
Oumar KANDÉ Le Soleil
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