SENTV : Ce samedi 15 janvier à Lyon, L’ex-ministre Christiane Taubira a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle 2022, s’ajoutant aux nombreux candidats à gauche, affirmant vouloir répondre « aux colères » face aux « injustices sociales ».
Elle avait promis de clarifier sa position à la mi-janvier : Christiane Taubira, a officialisé sa candidature pour la présidentielle 2022 lors d’un rassemblement militant pour l’union de la gauche, dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, choix symbolique en clin d’œil aux canuts, les anciens ouvriers de ce quartier de la soie. Mme Taubira a promis de se soumettre à l’initiative citoyenne de la Primaire populaire, une « investiture » par des électeurs de gauche – 120 000 inscrits pour voter – quel que soit le résultat. Même si ses soutiens font mine de croire que rien n’est gagné, elle part favorite de cette consultation. D’autant que les autres candidats de gauche dont les noms seront aussi proposés à ce scrutin, ont tous refusé de s’y soumettre.
« Conférence sur les salaires »
Elle a déclaré vouloir notamment convoquer une « conférence sur les salaires » et défendre un gouvernement « qui sache dialoguer au lieu de moraliser et de caporaliser » avec un programme qui repose sur la défense de la jeunesse, la justice sociale ou encore l’écologie. Sa déclaration intervient dans un week-end politique bien rempli : sa rivale Anne Hidalgo non loin à Villeurbanne, Valérie Pécresse en Grèce sur le contrôle des migrants, vidéo de Marine Le Pen au Louvre, Eric Zemmour à Château-Thierry ou encore Jean-Luc Mélenchon à Nantes.
L’ex-garde des Sceaux de François Hollande, connue notamment pour la loi reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité et son combat pour l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, met ainsi un terme à l’attente qu’elle avait suscité chez une partie des électeurs de gauche le 17 décembre, en annonçant « envisager » d’être candidate, face à « l’impasse » d’une gauche fragmentée. À moins de trois mois de la présidentielle, peut-elle réussir à faire l’union qui a jusque-là échoué, alors que certains socialistes la regardent encore comme ayant contribué par sa candidature à l’éviction de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle de 2002 ? Elle n’avait alors recueilli que 2,32% des suffrages.
Pas de percée dans les sondages pour l’instant
Son entrée dans l’arène il y a un mois n’a pas suscité pour l’instant de percée dans les intentions de vote, malgré la ferveur populaire dont elle bénéficie sur le terrain. Et sa candidature « ajoute de la confusion à la division » selon ses détracteurs, alors que cinq autres candidats sont déjà en lice, sans réussir à s’imposer : l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Yannick Jadot, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel et le chantre de la « remontada » de la France Arnaud Montebourg, proche de l’abandon.
L’ex-frondeur PS Christian Paul, qui fait campagne à ses côtés, fait, lui, « le pari » qu’au mois de février, « si le potentiel d’enthousiasme se traduit en intention de vote » dans les sondages, « plusieurs candidats tireront les conséquences du résultat de la primaire ». Déjà confortée par le soutien des plus de 80 comités qui portent son nom et créés bien avant qu’elle ne se lance dans la bataille, Christiane Taubira voit arriver « tous les jours des personnes qui se manifestent pour participer », dont « des réalisateurs connus », explique une proche. Elle n’a « pas d’inquiétude » non plus sur les parrainages, assure son entourage. « Un certain nombre d’élus de gauche, au-delà du PRG, soutiennent sa démarche », dit-on.
(Rfi avec AFP)