Quand force reste au peuple (Par Elhadj Yvon Mbaye)*

0

SENTV : A la croisée des chemins, le Sénégal vient, il y’a bientôt un mois, de faire plus que bégayer son histoire. Celle-ci s’est répétée.

Si nous fouillions les grandes et historiques péripéties de la vie politique de ce terroir de nos aïeuls qui nous est bien cher, ” 1963 ( PRA-SENEGAL : Allées du Centenaire ), 1968 ( Grève étudiants et travailleurs), 1988 ( Elections présidentielle et législatives : Diouf et Wade), 1993 (Assassinat de Maître Babacar Sèye) , 1994 ( 06 policiers tués), 2011 ( M23: 23 Juin) ” , en évènements marquants et malheureux, il y’eut beaucoup de sang versé et des pertes de vies humaines. Mais, acceptons tout de même, les acteurs, les visions et les jeunesses — surtout celle de 2021 — toujours au frontispice de la chose, ne se ressemblent point.

La Chute Du ” Roi “

Le “Roi” actuel de la terre sénégalaise, après avoir perdu le contrôle de la bonne gouvernance, se retrouve aujourd’hui esseulé, sans boussole. Son recul ( courage ou tactique politique? ) face à des assaillants, des militants du refus, des victimes d’un ras-le bol excessif, infiltrés par des agresseurs et autres bandits aux difficultés socio-économiques à n’en plus finir, s’avère plutôt comme une défaite politique dans tout ses sens.

Avec sa Cour qualifiée par le Pape du Sopi, l’infatigable Maître Abdoulaye Wade, de jusqu’au-boutiste, le premier des hauts d’en haut de notre terroir est à terre. Et risque d’y gésir. Même si certains techniciens de la lutte sénégalaise, par générosité, ne lui affublent qu’une chute ” TROIS APPUIS”.

Nous avions averti dans une de nos innombrables communications, d’il y’a presque deux ans, en ces termes : << Il a beau emprisonner, beau radier, beau exiler, toujours est-il que la volonté populaire est toujours là >> ; aujourd’hui, nous ajouterons à cette pensée : << ….. toujours là, cette volonté populaire devient exigeante>>. Ayant l’habitude d’un forcing politico-judiciaire toujours en sa faveur, cette fois-ci, il a cassé la branche sur laquelle il est assis.

Son ” j’ai compris la jeunesse”, ces mesures et promesses ( encore !) allant dans un sens d’améliorer l’existence sociale de ces foules majoritairement jeunes ( 15 à 30 ans ), pourront-ils éteindre le fond de ce grand feu allumé ? Le peuple sénégalais et cette jeunesse apolitiques dans leur plus grand nombre, ont réussi à se faire entendre là où les partis, syndicats et autres structures de la société civile ont échoué.

Un Peuple Debout

Le leader politique dont l’affaire a été l’étincelle allumant la chandelle de cette révolte populaire, a tenu un discours bien médiatisé en fin d’après-midi de ce Lundi, 08 Mars 2021, ressemblant dans ses principales exigences, aux promesses apaisantes du “Roi” au bénéfice d’une jeunesse prête à donner sa vie. D’ailleurs, à travers cette dizaine de vœux à l’endroit du peuple, Ousmane Sonko réclame les droits civiques confisqués injustement à ces leaders politiques comme Khalifa Sall et Karim Wade, deux épris de justice. De même qu’une libération de tous les détenus politiques, d’ailleurs déjà entamée, au moment où nous mettons sous presse.

Raison pour laquelle , tout en apaisant, soulignons que notre “Roi” a été en parfaite contradiction avec trois de ses plus proches collaborateurs du royaume : Aïssata Tall Sall ( Affaires Etrangères) accouchait de forces étrangères, Félix Diom ( Intérieur) inventait un speech incendiaire de son laboratoire imaginaire : des Jihadistes et terroristes; au moment où, Malick Sall ( Justice), eut accusé, sans coup férir, les innocents lutteurs de notre arène, en chômage technique de plus d’une année. Pitié au père de la Nation !

Tombé des nues, le premier magistrat du pays tient coûte que coûte à se relever. Devant faire face à toutes les échéances électorales et républicaines que lui réclame son peuple. Les locales et les législatives. Quant à la présidentielle 2024, son ” Ni Ouï, ni Non ” ne prospère plus. Car, ce même peuple qui lui a fait changer son fusil d’épaule, est à son écoute. Tout en lui réfutant catégoriquement une farouche envie, menant vers un troisième mandat.
L’avenir nous dira.

* Journaliste-formateur
Membre de la Fédération Nationale
des Cadres Libéraux ( F.N.C.L.)
E-mail : olympress45@yahoo.fr

- Advertisement -

commentaires
Loading...