Rapport d’activités : Le CNRA et le renforcement des professionnels de la Communication sociale

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Le Rapport que le CNRA vient de déposer sur la table du Président de la République couvre la période novembre 2018 – décembre 2019. Le temps de sa rédaction et de son édition pour sa remise à l’autorité, le Sénégal entre à son tour dans la difficile période que la Covid-19 a imposée à la planète entière. Le Conseil entrait immédiatement dans la lutte contre la pandémie, mettant en garde dès le début, contre la stigmatisation des zones et personnes directement touchées.

Le Régulateur audiovisuel s’employa ainsi dès les premiers jours, à inviter ses partenaires que sont les médias, à s’abstenir de diffuser des contenus allant dans le sens de la négation de la maladie. Les alertes conjuguées de la Régulation et de l’autorégulation (Cored) ont permis de freiner les porteurs des messages en décalage avec les efforts engagés par les pouvoirs publics et les sacrifices consentis par les populations.

Cet enjambement de période avait déjà eu lieu concernant le trimestre fin 2018 début 2019 marqué par la préparation de la période pré campagne électorale, la campagne elle-même et la couverture du scrutin pour la présidentielle du 24 février 2019.  Le travail accompli durant cet exercice démocratique a valu au Conseil National de Régulation de l’audiovisuel de positives appréciations venant de diverses sources.

Les médias, tous supports confondus, constituent un secteur particulièrement suivi par les populations mais surtout par les politiques et la société civile organisée. La mission du Régulateur audiovisuel s’en trouve totalement ramenée en surface, dans un contexte de confrontations pour la conquête de l’opinion. En considération du rôle de l’Information et de la Communication politiques dans le choix des électeurs, la Presse est aussi surveillée, courtisée que suspectée par les acteurs.

Ces deniers ont quasi unanimement salué le travail de sensibilisation et de préparation des journalistes, lancé dès novembre 2018 par des ateliers organisés sur sites et concernant toutes les régions du Sénégal. Les responsables de Rédactions centrales, la Convention des Jeunes Reporters (CJRS), les Radios communautaires et les Organismes de Gestion des Elections (OGE) ont tous eu des moments d’échanges sous la supervision du CNRA, sur le processus électoral. Les autorités administratives, les amplificateurs des messages et les auteurs de discours qui se sont appuyés sur ces derniers pour être vus et entendus par les populations, ont largement contribué à permettre à notre pays de réussir une présidentielle apaisée en février 2019.

Les missions d’observations électorales nationales comme celles venues d’organisations régionales africaines et d’institutions européennes ont largement contribué au bon déroulement du processus électoral. Des rencontres qu’il a eues avec ces dernières, le CNRA a tiré des enseignements qui ont renforcé ce qu’il avait déjà engrangé.

Le Conseil National de Régulation de l’audiovisuel a, par la voix de son Président et en temps opportun, exprimé ses félicitations à tous ses partenaires, la Presse notamment. Il est reconnaissant autant aux médias, aux acteurs électoraux qu’aux politiques de lui avoir exprimé leur appréciation positive du travail accompli par le Régulateur de l’Audiovisuel. L’exercice avait nécessité un travail novateur en amont et pendant l’année électorale.

Les moyens techniques et technologiques mis en œuvre par le CNRA pour accompagner et rendre transparente la couverture des activités électorales, sont au nombre de ce qui a créé un climat de confiance et pacifié les rapports, jusqu’au jour du scrutin. Sur ce registre, s’inscrit ce qu’a pu réussir le service public de l’audiovisuel pour un égal accès des candidats aux équipes de terrain et à la diffusion des messages sur le réseau national de la RTS.

Le Rapport donne un tableau détaillé du monitoring opéré par le Conseil National de Régulation pendant les dix- sept mois considérés, soit une période débordant largement le trimestre d’activités relatives à la présidentielle du 24 février 2019, dans les programmes diffusés. Ce tableau concerne aussi le secteur privé commercial et celui communautaire de l’audiovisuel. Se reporter à ce propos, au chapitre Regard sur les Médias (pages 27 à 40), qui donne un large aperçu sur les contenus, les langues et répartition géographique des émissions.

Le rapport mentionne que « face aux grandes préoccupations sociétales, la mobilisation médiatique au Sénégal est toujours forte, l’appropriation des questions et problématiques est immédiate. L’expertise invitée sur les plateaux est adaptative ; elle comprend tout, maîtrise tous les sujets, quelles que soient les difficultés cognitives ou la sensibilité sociétale qui les caractérisent. On constate un glissement collectif uniformisant dans la matière de choisir et de traiter l’information ou la manière médiatique.
Les Talk-Show/Animation tout aussi présents dans les programmes audiovisuels, se caractérisent tous par des commentaires permanents, de la musique sous forme de vidéos clips et beaucoup d’interactivité téléphonique avec le public réceptacle ».

Selon le CNRA, « à l’aune de la bataille pour accéder aux parts de marché publicitaire, beaucoup d’acteurs audiovisuels ne se soucient pas de l’impact social que peut avoir l’évocation de scènes ou de situations socialement déstructurantes pour la petite enfance ».

Le Conseil a été à l’écoute de la société. Des questions débordant le traitement de l’Information par les médias traditionnels, suivant les codes professionnels certifiés sont présentes dans la grille d’analyse et au tableau des avis, recommandations et décisions du Régulateur de l’Audiovisuel

Le Président du CNRA le souligne dans sa LETTRE introductive au présent Rapport, aux pages 7 à 9 du document. Président Babacar DIAGNE rappelle que « le CNRA est intervenu sur une trentaine de dossiers et affaires avec pour résultats, un notable taux de satisfaction exprimée par les interpellateurs eux-mêmes. Il en fut ainsi lorsque les autorités religieuses de Touba élevèrent la voix contre la diffusion d’une vidéo pour le moins peu respectueuse des codes éthiques.  On était à la veille du Magal 2019. Leur saisine du Régulateur des Médias a été traitée à la satisfaction générale de la Communauté agressée dans ses valeurs.

Une série télévisée a revu ses offres d’images après l’interpellation du CNRA par l’ONG Jamra, dont les remarques rencontraient déjà celles de beaucoup d’autres de nos compatriotes.

Des réalisateurs et diffuseurs ont été amenés à revoir leurs offres de divertissements, tout comme des éditeurs rappelés à l’ordre ont préféré aller à l’orthodoxie plutôt que de devoir faire inutilement les frais d’une sanction. Sur cette dernière question cependant, le choix de la démarche pédagogique jusqu’ici préférée à la sanction n’avait pas suffi dans le cas précis où il fallait faire respecter les dispositions de l’article 112 du Code de la Presse ».

La promulgation de la loi 2017-27 du 13 juillet 2017 venait à peine d’avoir 17 mois, quand le CNRA participait aux côtés d’acteurs de divers horizons, à un Panel sur une question qui se révèlera source de contentieux. De courte durée cependant.
Le samedi 26 octobre 2019, s’est tenu au Musée des Civilisations Noires à Dakar, une journée d’échanges sur la dépigmentation artificielle, organisée par l’Association Internationale d’Information sur la Dépigmentation artificielle.

Les éditeurs avertis et plusieurs fois relancés sur l’obligation de se mettre en règle adoptèrent des attitudes diverses, entre respect de la loi et engagements commerciaux dont la non satisfaction exposait à des retours négatifs. Mais la Loi est au-dessus de tous, le CNRA y compris. Des organisations professionnelles (Synpics, Cdpes et Cored) avaient joué les médiateurs et tout revint à la normale. Cet épisode s’inscrit dans ce qui est consigné dans le Rapport sous la rubrique Décisions et Publications (pages 89 – 105).

Cette même Loi contient de nouveaux « Cahiers des Charges applicables aux Acteurs de la Chaîne de Valeur de la Communication Audiovisuelle ». Ceux-ci sont répertoriés dans ce rapport, dans la partie Cadre Juridique (pages 19 à 23). On y remarque la volonté du législateur d’assainir l’environnement avec l’appui des acteurs et un regard plus strict sur des contenus décriés par les professionnels comme par de très larges secteurs de la société sénégalaise. Cette partie du Rapport recense l’essentiel des dispositions de la loi 2017-27 du 13 juillet 2017, portant Code de la Presse et concernant les modalités de création d’entreprises dans cette chaine de valeur.

Le rôle désormais attribué à l’organe de Régulation n’est plus que d’observation et de mesures conséquentes relatives aux contenus audiovisuels. Jusqu’ici mis devant le fait accompli de l’arrivée d’un nouvel éditeur sur le réseau national, le Régulateur est désormais sollicité en amont. « Il instruit les soumissions et sélectionne les candidats dont les offres sont jugées les meilleures, par rapport à l’ensemble des prescriptions  des Cahiers des Charges » (article 135).
Son avis conforme est  rendu incontournable « avant toute attribution, par le Ministère en charge de la Communication, de licence à l’éditeur, au distributeur, et au diffuseur de services de communication audiovisuelle ».

Le Code dispose en outre que « les acteurs de la chaine de valeur de la Communication audiovisuels déjà existants doivent, pour continuer d’exploiter la licence délivrée par le Ministre chargé de la Communication, signer une nouvelle convention avec l’organe de Régulation ».
Dans le même esprit, « aucun titulaire de licence d’établissement et/ou d’exploitation de service de communication audiovisuelle ne peut émettre ou diffuser avant la signature d’une convention avec l’organe de Régulation ».

Outre les activités de Régulation stricto sensu, c’est-à-dire concentrées sur le monitoring des programmes audiovisuels diffusés et leur appréciation par le Collège des Conseillers,  l’Institution a eu des échanges avec différents partenaires et homologues, en Afrique notamment. Des Missions en sont revenues édifiées sur des expériences de régulation d’autres pays. Elles ont aussi partagé ce que le CNRA réussit dans son domaine d’intervention, pour le renforcement de la démocratie apaisée au Sénégal. Voir chapitre  Activités Statutaires (pages 40 -78)

Le Rapport 2018-2019 contient de fortes contributions et recommandations intellectuelles destinées à encourager des productions nationales de qualité, conformes aux valeurs sénégalaises fondées sur les diversités géo-historiques et socio-culturelles. (Pages 81-86).

En conclusion des activités menées durant la période 2018-2019 et des échanges multiformes au plan national comme avec d’autres régulateurs,  le Président du Conseil National de Régulation de l’audiovisuel a exprimé le vœu de renforcement des moyens institutionnels du CNRA et surtout la multiplication des rencontres avec les acteurs nationaux.

Président Babacar DIAGNE souhaite qu’on aboutisse ainsi à une meilleure compréhension des métiers de la Communication sociale, par leurs pratiquants. « Il y va de la préservation des acquis démocratiques et de la sauvegarde de l’unité nationale dans le respect de nos diversités qui nous enrichissent mutuellement.  Nous voudrions que chacun ait toujours à l’esprit, que ce pays sera incontestablement marqué demain, par ce qu’aujourd’hui les médias montrent au jeune public. Le CNRA est un partenaire dans l’observation des Règles d’Ethique et de Déontologie qui encadrent le travail des Journalistes. Alors, restons ensemble », a-t-il conclu.

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