Plusieurs banques britanniques ainsi que d’autres grandes entreprises ont reconnu avoir eu recours au commerce triangulaire.
Le mouvement Black Lives Matter n’en finit plus de susciter des prises de conscience dans le monde, et peut-être encore plus au Royaume-Uni. Alors qu’une doctorante a dévoilé ces dernières semaines son projet de créer une université noire et décolonisée, ce sont plusieurs sociétés qui ont entrepris de revenir en arrière, et de demander pardon pour leurs anciens liens avec l’esclavage, rapporte Le Monde.
Ainsi, trois banques notamment : Royal Bank of Scotland, Lloyds Bank, Bank of England (BoE) et le brasseur Greene King sont revenus sur le passé de leurs fondateurs.
Leurs ex-fondateurs et administrateurs ont « bénéficié de la traite des Noirs » dans leurs ex-colonies, soit les Antilles britanniques (Bermudes, Jamaïque, Barbade, Trinité et Tobago, etc.). Tous ont reçu de grosses sommes d’argent à cette époque, à l’image d’un des fondateurs de banque Lloyd’s of London, qui avait reçu 400 000 livres en renonçant à des possessions en Dominique. « Nous sommes désolés pour le rôle joué par la Lloyd’s dans le commerce des esclaves. Ce fut une période terrible de l’histoire britannique et de celle de notre compagnie », a indiqué un porte-parole dans la presse la semaine passée.
10 à 20 % de la richesse britannique
La Royal Bank of Scotland, ainsi que la BoE lui ont emboîté le pas. À l’époque, ce ne sont pas moins de six gouverneurs et quatre directeurs de banque qui ont perçu de l’argent de l’économie esclavagiste. Tous se sont excusés et se sont engagés à promouvoir la diversité dans leur société.
En outre, selon Le Monde, en 2019, les BAME (Black, Asian and Minority Eyhnic), les personnes issues des minorités ethniques, ne représentaient que 5,3 % des administrateurs des grandes entreprises du marché boursier britannique. Les BAME représentent pourtant plus de 14 % de la population britannique. Aujourd’hui, de nombreux activistes et historiens font tout pour que le « caractère raciste » de l’Empire britannique soit reconnu et militent surtout pour une « décolonisation » de l’espace public.
Des chercheurs estiment aujourd’hui que 10 à 20 % de la richesse britannique a des liens avec l’esclavage. Beaucoup se félicitent des prises de position de ces sociétés, mais attendent désormais des actes.
Par valeursactuelles.com