SENTV : Dr Cheikh Gueye, secrétaire permanent du Rasa (Rapport alternatif sur l’Afrique), responsable de la veille et prospective à l’initiative de prospective agricole et rural, invité d’Objection ce dimanche, saisit la balle au bond, et revisite l’état de la démocratie sénégalaise giflée jeudi dernier, à la suite du sabotage du véhicule de l’opposant Ousmane Sonko par les Forces de défense et de sécurité
« C’est une image dégradante par rapport à notre démocratie, notre vitrine démocratique. L’information circule tellement rapidement que dès les secondes suivantes on a vu les radios, les télévisions et les réseaux sociaux relayer cet acte ».
Un retour sur le passé, l’un des initiateurs de Mesure (Mobilisation nationale pour l’engagement citoyen, la souveraineté, l’unité et la refondation), constate, avec amertume, cette démocratie blessée aux entournures.
Pour quelqu’un qui a connu la démocratie sénégalaise, dans les années 70, 80 voire 90, regrette t-il, même s’il y a eu des sautes de violence très importantes, mais les gens qui ont regardé ces images ont été choqués pour savoir que l’opposant, qui quitte le tribunal pour rentrer chez lui, pouvait subir qu’on casse la vitre de son véhicule.
« On a l’impression d’un éternel recommencement. Ce qui fait apparaitre le caractère cyclique des manifestions négatives de notre démocratie, si on peut encore parler de démocratie dans ce pays.
J’ai toujours considéré que nous sommes une démocratie, mais c’est une vitrine dont le contenu se dégrade d’année en année.
« Et, on le voit à travers ce qui se passe dans les élections, avant et après, les contestations au niveau des règles du jeu, mais aussi la difficile application de certaines mesures prises par les acteurs pour améliorer notre démocratie.
« Et , les institutions qui incarnent cette démocratie sont de plus en plus en crise. Les manifestations sont en fait des éléments d’une crise plus profonde de notre démocratie qu’il va falloir repenser ».
Toutes choses qui font dire au Dr Cheikh Gueye que « les Forces de défense et de sécurité nous doivent des explications ».