Sénégal : La vie chère persiste malgré le changement de pouvoir

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SENTV : Depuis l’investiture du président Bassirou Diomaye Faye le 2 avril 2024, accompagné de son Premier ministre Ousmane Sonko, les Sénégalais nourrissaient l’espoir d’une amélioration de leur quotidien, notamment face à la flambée des prix des denrées de première nécessité. Cependant, près de neuf mois après leur arrivée au pouvoir, la situation demeure préoccupante.

Des promesses de campagne aux réalités du pouvoir

Lors de la campagne électorale, le duo Faye-Sonko avait fait de la lutte contre la vie chère une priorité. Leur discours, axé sur la rupture avec les pratiques de l’ancien régime, avait séduit une large frange de la population, particulièrement les jeunes confrontés au chômage et à la précarité. Cependant, malgré des annonces gouvernementales visant à réduire les prix de produits essentiels tels que le sucre, le riz, l’huile et le pain , les effets concrets tardent à se manifester dans les marchés et les foyers.

L’alerte d’Abdou Mbow sur la hausse des prix

Le 7 janvier 2025, le député Abdou Mbow a adressé une question écrite au ministre de l’Industrie et du Commerce, exprimant son inquiétude face à la hausse continue des prix de l’huile et du sucre. Il souligne que cette situation accentue la détresse des ménages, surtout à l’approche du mois de Ramadan, période durant laquelle la consommation de ces denrées augmente . Mbow interpelle le gouvernement sur les mesures envisagées pour pallier une éventuelle pénurie de sucre, évoquant un manque de stock considérable à la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) .

Un pouvoir bicéphale à l’épreuve des défis économiques

L’architecture inédite du pouvoir, avec un président et un Premier ministre issus du même parti mais aux rôles distincts, suscite des interrogations quant à l’efficacité de leur gouvernance. Certains observateurs craignent une dilution des responsabilités, tandis que d’autres y voient une opportunité de réformer en profondeur le système politique sénégalais . Néanmoins, face à l’urgence économique, les attentes de la population restent élevées.

Des mesures gouvernementales insuffisantes ?

En juin 2024, le gouvernement avait annoncé des baisses de prix sur plusieurs produits alimentaires de base, avec un coût estimé à 53,4 milliards de francs CFA pour les finances publiques . Cependant, la mise en œuvre de ces mesures semble entravée par des difficultés logistiques et une coordination insuffisante entre les différents acteurs de la chaîne de distribution. De plus, la dépendance du Sénégal aux importations pour certaines denrées complique la stabilisation des prix sur le long terme.

Une population entre espoir et désillusion

Les Sénégalais, qui avaient placé de grands espoirs dans le tandem Faye-Sonko, commencent à exprimer leur frustration face à la persistance des difficultés économiques. Les promesses de rupture avec l’ancien régime et d’amélioration rapide des conditions de vie peinent à se concrétiser, alimentant un sentiment de désillusion au sein de la population.

Conclusion

Alors que le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko s’était engagé à lutter contre la vie chère, les résultats tardent à se matérialiser, mettant à l’épreuve la confiance des Sénégalais. La récente interpellation du député Abdou Mbow souligne l’urgence d’une action gouvernementale plus efficace pour répondre aux attentes légitimes de la population et stabiliser les prix des denrées de première nécessité.

 

Mohamed Wagué

La Rédaction SENTV.info

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