SICAP-FOIRE – Sokhna Aïda Diallo Se Bunkérise

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SENTV.info : Sauvée de justesse aux furies des talibés mourides à Ngabou, la femme de feu, Cheikh Béthio Thioune, le guide des Cantakun Sokhna Aïda Diallo a trouvé refuse dans sa maison à la Sicap Foire, à Dakar. Où une trentaine d’éléments du commissariat de Grand Yoff ont été détachés sur place pour assurer la sécurité de sa demeure.

A la Rue 189 de Grand-Yoff qui sépare la cité Khadim de Scat Urbam et la Sicap Foire, l’ambiance est au grand jour. Passants, conducteurs, chacun vaque à ses occupations. Le soleil darde ses rayons. En face de l’auberge Soussoum, un bon dispositif sécuritaire attire l’attention des passants et autres badauds qui circulent sur la voie. A quelque 100 mètres de là, un immeuble R+1, peint en jaune moutarde, qui fait face à la rue se découvre. Du haut de l’étage, on aperçoit de loin une grande photo de Serigne Saliou Mbacké. En bas, on peut lire avec des écritures de gros caractère : «Darou Salam». Une quarantaine d’éléments du Commissariat de Grand-Yoff armés jusqu’aux dents sont pointés devant et sur les deux côtés de la bâtisse, avec des portes peintes en blanc. Un pick-up de la Police est garé juste devant la maison où d’autres forces de l’ordre sont installées à l’intérieur. De gauche à droite, des barrières sont érigées sur les deux côtés du mur de la maison, pour empêcher aux gens de s’y approcher. De l’autre côté de la route, deux policiers facilitent la circulation. Il faut passer vite. La porte de la maison qui fait face à la route est hermétiquement verrouillée. Ici, l’accès est interdit. Rien ne filtre. Les personnes qui ont tenté d’y accéder se sont vu éconduits par les éléments de la police qui veillent au grain.

«Monsieur, vous n’avez pas accès ici. Partez. On ne permet à personne d’entrer», aboie l’un des policiers à un homme habillé en grand boubou blanc. Interdit d’y accéder malgré ses insistances, ce dernier émet un appel téléphonique puis s’engouffre dans un taxi et prend la route qui mène vers l’hôpital Samu Municipal.  Même les taximen et autres voisins qui avaient l’habitude de garer leurs véhicules à côté de la maison sont sommés d’aller stationner ailleurs. Un changement et un décor inhabituel qui suscite des interrogations chez certains passants et voisins qui se posent la question de savoir qu’est-ce qui se passe. Mais beaucoup d’entre eux partent sans avoir des réponses à leurs questions. Pourtant, ici, se réfugie, Sokhna Aïda Diallo, la femme du défunt guide des Cantakuun, Cheikh Béthio Thioune, qui a failli être lynchée avant-hier, par les talibés mourides à Touba. Ces derniers sont très remontés contre Sokhna Aïda Diallo à qui ils reprochent d’avoir transgressé le «ndiguël» du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké qui avait exigé qu’elle se met sur la voie tracé par le fondateur du mouridisme, Serigne Touba Mbacké.

«Pourquoi tous ces policiers, ici ? Qu’est-ce qui se passe ?», questionne une dame tenant à la main gauche son fils qui revient de son école. Aussitôt qu’elle termine, l’un des policiers en faction se dirige vers elle avec un ton ferme et lance : «Circulez madame ! Allez !! ». Paniquée, la dame démarre sa voiture et prend congé des lieux. Ebahis par ce dispositif sécuritaire, certains passants les plus têtus n’hésitent pas à marquer quelques pas d’arrêt ou poser des questions pour sans doute savoir la raison de la présence des policiers sur les lieux. Ceux, qui ont eu vent de la situation, partent avec leurs commentaires. C’est le cas de ces deux jeunes filles qui suivent l’actualité. «Khady vient voir, c’est ici, que loge Sokhna Aïda Diallo, la femme de Cheikh Béthio Thioune», souffle l’une d’elle à sa copine qui sort d’une boutique de friperie qui fait face à la maison. Cette dernière de rétorquer : «Ah bon ! J’ai entendu qu’elle a failli être lynchée, hier, à Touba. Donc, c’est ici, qu’elle est venue se réfugier. Elle a eu de la chance».

Samba BARRY

 

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