Simon Faye sous contrôle judiciaire : l’affaire qui interroge la rigueur éditoriale en période sensible
SENTV : Nouvelle mise en cause dans le paysage médiatique sénégalais. Simon Pierre Faye, rédacteur en chef du Groupe D-Media, a été déféré au parquet ce lundi, avant d’être placé sous contrôle judiciaire dans une affaire liée à la diffusion présumée de fausses nouvelles.
Le journaliste a pu regagner son domicile, mais reste sous le coup d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Dakar, qui s’est autosaisi après la publication d’un contenu controversé sur les réseaux sociaux du groupe DMedia.
Un post Facebook à l’origine de la procédure
L’affaire remonte à la diffusion, via la page officielle Facebook de Zik FM, d’un article relayé du site Afrique Confidentielle, titré : « Crise politique au Sénégal : Ouattara convoque Ousmane Sonko à Abidjan ». Le contenu, jugé hautement sensible, évoquait une implication du président ivoirien Alassane Ouattara dans la crise politique sénégalaise, en lien avec l’opposant Ousmane Sonko.
Selon les premiers éléments, le post n’aurait pas été soumis à un processus de validation interne rigoureux, ce qui a conduit le parquet à ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités au sein de la rédaction.
Une justice en alerte face à la viralité de l’information
La décision de placer Simon Faye sous contrôle judiciaire traduit la volonté du parquet de rappeler les responsabilités pénales qui peuvent découler de la publication de contenus non vérifiés, surtout en période d’instabilité politique.
Cette affaire, qui intervient dans un climat tendu à l’approche des élections législatives anticipées, soulève de vives interrogations sur les pratiques professionnelles dans les rédactions, en particulier lorsqu’il s’agit de contenus relayés sur les réseaux sociaux, où la vitesse de diffusion prend parfois le pas sur la vérification journalistique.
Réactions contrastées dans la sphère médiatique
Si certains professionnels appellent à une prise de conscience collective sur les standards de vérification de l’information, d’autres s’inquiètent d’un possible précédent judiciaire contre les journalistes dans l’exercice de leur métier.
Des voix se sont élevées pour dénoncer une tentative d’intimidation contre la presse, tandis que d’autres insistent sur l’importance, pour les organes de presse, de mieux encadrer leurs publications numériques, notamment dans les contextes politiques explosifs.
L’affaire Simon Faye pourrait ainsi marquer un tournant dans la régulation de l’information au Sénégal, entre liberté d’expression et devoir de rigueur professionnelle.
La rédaction de la SENTV.info