SENTV : Le Bureau d’informations gouvernementale (BIG) a concocté et envoyé cette note aux médias sur la situation de la dette du Sénégal
– L’encours de la dette :
L’encours de la dette représente ce que le Sénégal a décaissé et qu’il n’a pas encore remboursé à la fin des mois de juin et décembre de l’année. Ainsi, au 30 juin 2022, l’encours de la dette du Sénégal, dette totale de l’Administration centrale, qui constitue le référentiel en la matière, était estimé à 11 326 milliards FCFA. Il est projeté à 11 447.2 milliards FCFA à fin décembre, soit 67,9% du PIB. Ce qui est donc inférieur à la norme communautaire (70% du PIB).
En effet, comme l’a rappelé le Ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha BA, aux parlementaires, la dette transcende les régimes politiques. Elle est intergénérationnelle. Actuellement, il y a au moins plus de 150 milliards inclus dans l’encours, alors que la dette a été contractée avant la première alternance survenue en 2000. Les barrages de Diama et de Manantali en sont une parfaite illustration. Pour ces premiers projets structurants pour notre pays, une partie du financement a été mobilisée avec le Fonds koweïtien de développement, en 1982.
Aujourd’hui et jusqu’en 2026, le Sénégal continuera de payer cette dette. C’est également le cas pour la recapitalisation de la Senelec (en partenariat avec l’AFD) en 2008, dont la dette sera payée jusqu’en 2033.
– Le service de la dette :
A la différence de l’encours, le service de la dette représente le montant payé
chaque année pour le remboursement de celle-ci. Et au titre de l’exercice 2022, il
s’élève à 1693,9 milliards FCFA. Ce qui n’a donc rien à voir avec les montants
avancés par certains parlementaires.
Le Sénégal, un pays confortable
La viabilité de la dette :
C’est la capacité du pays à faire face à ses échéances à court, moyen et long termes.
Il y a deux indicateurs :
– La valeur actuelle nette de la dette extérieure, rapportée à la richesse nationale : le taux prévu est de 55% alors que le Sénégal, avec 49,7%, est en dessous du seuil.
– Le service de la dette extérieure, rapporté aux revenus budgétaires doit être de l’ordre de 23%, et le Sénégal est à 16,72%.
Ces indicateurs qui illustrent à suffisance que le Sénégal est confortable. Ce que le Ministre des Finances traduit en ces termes : « la politique de l’endettement du Sénégal est saluée par les meilleurs juges, les prêteurs eux-mêmes ».
Le Sénégal s’est moins endetté sur la décennie 2012-2022
Il faut préciser que depuis l’avènement du Président Macky SALL au pouvoir en 2012, le Sénégal a drastiquement baissé son niveau d’endettement. La hausse annuelle de l’encours a été de 21,8% en moyenne, durant la période 2007-2011, alors qu’elle est de 14,1% sur la décennie 2012-2022. Et les chiffres le prouvent :
Fin 1999 (début 2000) : l’encours de la dette s’élevait à 2416,3 milliards de
FCFA, équivalant à 76,3% du PIB ;
Fin 2006 : l’encours était tombé à 20,4% du PIB, suite aux allègements et
annulations de dettes dont avait bénéficié notre pays dans le cadre des
initiatives PPTE (Pays pauvres très endettés) et IADM (Initiative d’allègement de la dette multilatérale). Au total, ce sont plus de 1112,8 milliards FCFA de dettes qui avaient été annulés.
A partir de 2007, l’encours de la dette repart à nouveau à la hausse, pour
s’établir à 39,9% du PIB en fin 2011, soit plus de quinze points de hausse en
cinq ans.
In fine, la stratégie d’endettement est beaucoup plus modérée, beaucoup plus prudente, que par le passé. Notre pays poursuivra une politique prudente d’endettement privilégiant le recours accentué à des emprunts concessionnels, les emprunts non concessionnels n’étant retenus que pour les investissements à niveau de rendement très élevé. L’amélioration significative des recettes résultant de la mise œuvre de la SRMT devra permettre de limiter, à terme, le recours à l’endettement.
Une dette utile, au service du développement du Sénégal
A la question de savoir à quoi a servi la dette du Sénégal, la réponse coule de source. Grâce à la dette, notre pays a pu rattraper son retard en termes d’infrastructures.
Si le régime du Président Macky SALL a réussi à construire 2 526 km de routes, c’est grâce en partie grâce à la dette. Il en est de même pour ce qui est des 189 km d’autoroutes.
Grâce à la dette, notre pays s’est offert le premier Train Express régional d’Afrique de l’ouest. Une infrastructure de référence, qui a totalement révolutionné la mobilité urbaine dans la capitale sénégalaise et sa banlieue.
Grâce à la dette, le Sénégal disposera à partir du deuxième semestre de l’année 2023 de Bus rapid transit, qui fonctionnent à l’électricité, et qui ne polluent pas. C’est également avec la dette que le Président Macky SALL a réussi à réaliser 6 673 km de pistes pour désenclaver les zones de productions. Et en plus de la réalisation de
667 km de pistes par an, un programme spécial de désenclavement de plus de 2000 km est en cours, avec différentes boucles et dorsales en chantier.
Sur l’Energie, il a été noté une nette amélioration, avec la puissance électrique installée de la Senelec qui a atteint le niveau record de 1 689 mégawatts en 2021.
Il fallait, pour le Sénégal, s’endetter pour réaliser des forages partout dans le monde rural. Ce qui a fait passer le taux de l’hydraulique rurale de 80 à 96,5% actuellement. La dette a par ailleurs été utile pour bâtir des écoles, construire 35 897 salles de classe. Il fallait aussi cet endettement pour construire des instituts supérieurs d’enseignement professionnels afin d’améliorer la carte universitaire avec une offre de formation de qualité à travers le pays.
Enfin, comme l’a résumé le Ministre des Finances et du Budget, « nous nous endettons parce que les besoins sont immenses et la prise en charge ne peut pas attendre ».
Budget 2023 : Les chiffres clés
Pour l’exercice 2023, le projet de loi de finances est arrêté à la somme historique de 6 411,5 milliards FCFA. Bâti sur une prévision de croissance de 10.1%, contre 4,8% en 2022, il est décomposé comme suit :
Les dépenses : elles s’établissent à 5 141,9 milliards de FCFA, contre 4 702,9
milliards pour l’année 2022, soit une augmentation de 439 milliards de FCFA
(+9,3%). Leur composition, elles s’affichent ainsi :
Dépenses sur ressources internes : 4 297,1 milliards de FCFA, représentent
84% des dépenses totales. Cette prédominance des ressources internes
témoigne de l’avancée significative vers une véritable souveraineté
budgétaire ;
Dépenses sur ressources extérieures : 667,9 milliards de FCFA ;
Dépenses des comptes spéciaux du Trésor : 176,9 milliards de FCFA ;
Amortissement de la dette : 1269,6 milliards de FCFA.
Les recettes du projet de loi de finances pour 2023 sont arrêtées à 4 096,4
milliards de FCFA, contre 3 647,8 milliards FCFA pour l’année 2022, soit une augmentation de 448,6 milliards FCFA (+12,3%). Elles se décomposent comme suit :
Recettes internes : 3 640,5 milliards de FCFA contre 3231,1 milliards en
2022 ;
Dons budgétaires et en capital : 279 milliards de FCFA contre 266
milliards de FCFA en 2022 ;
Recettes des comptes spéciaux du Trésor : 176,9 milliards de FCFA.
Le déficit budgétaire est projeté à 5,5% contre 6,2% en 2022. L’objectif, selon le Ministre des Finances et du Budget est de le ramener et de le contenir, à terme, en dessous de 3%, à la faveur des réformes engagées sur la fiscalité et la gestion budgétaire.
Les bonnes perspectives en matière de recettes internes en 2023 sont expliquées par l’accélération de la mise en œuvre de la Stratégie des Recettes à Moyen Terme (SRMT), qui fédère et coordonne l’action des services de l’Etat pour une mobilisation efficiente des ressources publiques.