Someta et Pagrip Deux « virus » écologiques qui ravagent Sébikotane et Diamniadio

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SENTV.info : La course au fer est devenue certes, une affaire nationale en Chine et en Inde. Au point ou, les « petits hommes » et les « métisses » sont envoyés par leurs pays respectifs, sur toute l’étendue de la planète, à la recherche de la précieuse matière. Mais au Sénégal (Sébikotane/Diamniadio) où, ils se sont implantés ces dernières années, les populations meurent à petit feu.

A l’origine de ce « suicide imposée », la SOMETA qui œuvre dans le fer et la PAGRIP qui est dans le plomb. Sans contrôle ni maîtrise encore moins pudeur, ces usines, à l’image d’un « virus » consument les populations de Sébikotane et Diamniadio, à la vue et au su de la République toute entière. Aujourd’hui, asphyxiés par une fumée permanente, dans une atmosphère pourrie, harcelés du fait des odeurs nauséabondes nées d’un décor triste aux alentours de leur ville, les sébikotanois et leurs voisins, sans l’aide d’une quelconque autorités (locales ou nationales) se démerdent avec leurs victimes, en attendant un secours qui ne pourra venir, de leur avis, que de la Présidence.

C’est impossible pour, m’importe quel usager qui emprunte la RN2, pour se rendre à Thiès, à partir de Rufisque, Bargni et Diomniadio de ne pas voir ou remarquer la fumée qui pollue Sébikotane, juste après l’hôpital pour Enfant de Diamniadio. Mieux, elle interpelle tout voyageur qui emprunte cette route, pour entrer ou sortir de la ville « verte ». Sébikotane, jadis connue pour son calme, son décor avec les champs de mandarines, oranges, mangues, citron, papayes et autres fruits. Aujourd’hui, s’il faut reconnaître que la ville est en train de s’agrandir avec de nouveaux quartiers qui sortent de terre, acceptons aussi que l’installation d’usines dans les alentours pose un énorme problème écologique. Ces entreprises qui ont pour noms PAGRIP ET SOMETA et qui encadrent Kip-kip, Sébi-Fass, Dougar, Yam et dans une certaine mesure, Sébi-Ponty, Ndoukhoura et Diamniadio étouffent du fait de la fumée et de l’odeur qu’elles libèrent chaque jour de la semaine (Du lundi au dimanche), y compris les jours fériés dans l’atmosphère. « Ici on y peut rien » se lamente-t-on dans le voisinage où certains ont pris l’habitude. Pourtant, des journées noires ont été engagées par les populations, pour dénoncer la pollution mortelle qui émane de la première usine citée et les accidents graves qui se produisent dans la seconde boite. Mais à chaque fois, c’est sans suite qu’elles se terminent, après que la Gendarmerie appelée par les indiens et les chinois aient bombardé la ville de gaz lacrymogène et interpellé quelques jeunes « révolutionnaires ». Finalement désemparées mais toujours sans solutions, les populations se cloître chez elles sans avoir nul part où exposer leur problème. Parce que des étrangers peu soucieux des normes environnementales et de la santé des habitants, soutenus par des politiques camouflées règnent en maîtres dans notre cher Sénégal.

Des cas de décès suspects et des accidents de travail

Le danger est concret et le risque existant. Déjà, les morts d’enfant avaient été relevés, depuis fort longtemps (18 entre novembre 2007 et février 2008). Comme en témoignent les propos de Mamadou Diouf: « Nos chers concitoyens n’ont jamais une santé aussi précaire: des diarrhées fréquents surtout chez les jeunes enfants, des toux chroniques. Il a fallu du temps pour que les populations de Yéba comprennent que l’épidémie de toux chromique qui les frappait, était du à une pollution qui leur venait de plus de quatre kilomètre. Les asthmatiques voire les personnes indemnes qui n’avaient pas de problème respiratoire ne savent plus à quel sain se vouer car l’air demeure très souvent irrespirable et la fumée de plomb rentre jusque dans nos chambres. Des cas de suffocations sont très régulièrement notés à Kip-kip, Yaam, Dougar Peulh pour ne citer que ces quartiers. Pourquoi est-ce que nos enfants meurent sans excuses valables ? Pourquoi des qui ont eut à travailler là-bas maigrissent continuellement, avant d’être cloué au lit, pour ensuite finir par être emporter par une maladie inexplicable » ? Alors que Mansour Guèye, jeune homme de trente ans passés cache son œil droit, sous des lunettes de soleil, pour nous raconter son histoire : « Moi je travaillais à la SOMETA avant mais, depuis mon accident j’ai arrêté. Pourtant, avant que j’y arrive j’avais entendu des histoires très tristes sur l’usine. Un jour, c’est le four qui a explosé et des débris m’ont atteint sur le visage. Depuis, j’ai perdu mon œil droit. Et, je vous jure que jamais, je n’ai reçu un quelconque dédommagement de ces chinois. J’ai eu à dépenser, pas moins de 2 millions pour me soigner, avec mes propres moyens. Aujourd’hui, je continue encore à solliciter de l’aide, pour pouvoir poursuivre mon traitement, au risque de perde mon autre œil et de devenir aveugle ».

Un paysage qui a fini de mourir

PAGRIP et SOMETA qui excellent dans la collecte de ferraille dispersent de la fumée et une odeur nauséabonde, qui pourrissent tout un écosystème. En plus de cela, c’est également la pollution qui a fini de noircir l’environnement qui alerte le passant. Une verdure devenue aussi noire que la tenue du jeune mécanicien de Colobane, des arbustes qui ont succombés, sous le poids de la cendre qui provient de la fumée que dégage la dernière usine citée et un petit marigot qui s’est asséché à quelques mettre de PAGRIK. C’est là, le décor qui a fini d’apeurer les 60.000 âmes qui se réveillent tous les matins à Sébikotane et Diamniadio. De Kip-kip à Yéba, en passant par Dougar et Toglou, des populations de Diamniadio, de Sébi-Fass à Sébi-Gare mais surtout jusqu’au tout nouveau Hôpital pour Enfant qui se trouvent à 500m, les effluves d’oxyde de plomb, de cuivre, de mercure et de fer annoncent une catastrophes réels. Du moins, à en croire les propos des populations qui se référent à un Dimanche encore, lendemain de Aïd El-Fit (Korité), la fumée noire qui émanait de la SOMETA s’étendait à perte de vue, enveloppant le quartier traditionnel sérère de Kip-Kip et empêchant de voir le beau ciel, malgré le soleil imposant de midi alors que, la PAGRIP semblait avoir pris un jour de repos. Lieu où vient encore paître quelque bétail, des vaches de Discourt, du nom de ce quartier peul qui se trouve dans les dunes, prêt de Ponty, sont à la merci du plomb et du fer. Très en vue sur les lieux, ces « virus écologiques » séparés par les 500m de largeur de l’Autoroute à Péage sont devenus, de l’avis des habitants, des dangers qui n’ont plus leur raison d’exister. Mais ils continuent d’accueillir tout le fer et le plomb du Sénégal. Pendant l’hivernage, c’est un spectacle pas très reluisant qui s’offre aux riverains, contraints de cohabiter avec les effluves d’oxyde de plomb, la fumée et les odeurs. «On est chez nous ici, mais on est obligé de faire avec ces poisons qui se mélangent à l’eau de pluie. Parfois on pense déménager, mais pour aller où ? On est chez nous ici, en attendant que les autorités nous débarrasse de ces usines qui nous font vivre l’enfer», confie un riverain qui évoque une «bombe écologique». Un mot bien choisi car c’est bien d’une «bombe écologique» qu’il s’agit pour ces propriétaires de maisons qui ont du céder une portion de leur environnement à ces étrangers.

Les femmes « ferrailleuses » en rajoutent

Dans les abords de l’usine de fer, un terrain clôturé sert de four aux « ferrailleuses » qui viennent de Pout, Boukhou, Keur Massar, et Diass entre autres. Les visages enfumés, avec des sandales déchiquetés, ces dames n’offrent même pas la possibilité à qui que se soit d’engager une discussion avec elles. Si des mamans qui ont entre la trentaine et la soixantaine refusent de cautionner une quelconque sensibilisation sur les risques de leur « métier » alors, imaginons comment les gamins qui les côtoient pourrons comprendre. Encore que les chauffeurs et apprentis qui attendent leur tour, pour entrer dans l’usine des « petits hommes » et y déverser leurs camions remplis de ferraille improvisent sans gêne ni pudeur des séances de « soulagement ». A notre passage, un « camion ferrailles » avait juste fini de décharger son chargement devant la SOMETA, dans ce qui fut un grand lac dans un passé récent. Devant le ballet incessant des charretiers transportant du ferraille, des hommes et des femmes s’affairent au milieu des camions, à récupérer du métal. Tantôt debout, tantôt assis au milieu des ordures, ils fouillent à mains nues dans ces poubelles pour dénicher ces « merveilles » à recycler. Parmi eux, deux dames, amies qui ont fini de remplir des sacs d’objets de toutes sortes. Méfiantes, elles se sont vite retournées à notre arrivée, refusant d’entamer la conversation. L’une s’est dérobée aussitôt, alors que l’autre, plus ou moins coopérante, s’est contentée juste de nous balancer : «Nous sommes obligées de faire ainsi. C’est pour nourrir nos familles restées à la maison». Avant d’alerter ses autres collègues qui se sont dépêchées de renfrogner leur visage comme, pour nous signaler qu’elles n’avaient rien à nous dire.

Ballet d’autorités sans résultats

Pourtant, à chaque mouvement d’humeur des travailleurs de la SOMATA ou des habitants, contre PAGRIP, les autorités se présentent sur les lieux, pour faire mille et une promesses, histoire de calmer le jeu. Mais, toujours et encore les rêves sont restés intacts et les indiens et chinois maîtres de Sébi. Même si, dernièrement, l’usine de ferraille a été fermée, pour « réfection ». Une première, depuis des années qu’elle est établit sur place. De l’autre côté, la grande bâtisse bleue qui fait office de bureau pour les indiens dégage un calme annonciateur de ce qui se prépare la nuit, comme d’habitude à chaque fois que les yeux sont fermés. Dans l’anonymat, un ex adjoint au maire de Sébikotane, tombé dans l’oubli évoque un combat « complexe» que l’équipe municipale sortante avait tenté de gérer, sur le dos des populations. «Il nous faut toujours l’aide des ministères de l’Environnement et de celui des Affaires Etrangères, pour s’en sortir. Parce que sinon, les gens continuerons à subir les désagréments de ces deux usines. Vous savez, c’est des projets qui dépassent les pouvoir des autorités locales car la plus part de ces usines ont, les gouvernements de leur pays d’origine qui ont signés des accords de partenariat avec le Sénégal ». Par ailleurs, notre interlocuteur de dénoncer le mutisme total dans lequel, le maire actuel et ses collaborateur se sont emmurés. « Depuis qu’il est là (NDLR : le maire), les choses sont devenues plus graves. Aucune initiative, allant dans le sens de déloger ces usines. Alors que tout le monde sait que la population risque de finir, si on laisse faire. C’est son rôle de prendre des mesures. A défaut, solliciter l’aide du Président de la République en personne, comme cela se fait partout où les populations sont en danger », ajout-il avec une tristesse palpable, à travers le son de sa voix.

Source :  THIEYSENEGAL.com

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