Les juges ont mis en examen Vincent Bolloré mercredi dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans l’attribution à son groupe de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest.
L’homme d’affaires Vincent Bolloré a été mis en examen mercredi soir à Paris dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans l’attribution à son groupe de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest, a annoncé son porte-parole dans un communiqué. Le porte-parole n’a pas précisé les chefs de mise en examen du milliardaire de 66 ans, qui a quitté le bureau des juges sans être placé sous contrôle judiciaire. Encore aux commandes du groupe Bolloré, l’industriel breton avait été placé en garde à vue mardi matin avec deux autres cadres de son groupe, qui ont eux aussi été déférés devant les magistrats instructeurs mercredi.
Les juges d’instruction Serge Tournaire et Aude Buresi tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection d’Alpha Condé fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 de Faure Gnassingbé.
C’est notamment en enquêtant sur le groupe Pefaco, société spécialisée dans l’hôtellerie et les jeux très implantée en Afrique, que la justice avait resserré ses investigations sur les activités de Vincent Bolloré sur le continent. Le patron de Pefaco, l’homme d’affaires français Francis Perez, est connu pour entretenir des relations étroites avec Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de Havas. Selon l’avocat de Francis Perez, les enquêteurs s’interrogeaient sur des versements, d’un montant total de 450 000 euros, effectués en 2010 au profit de Jean-Philippe Dorent. «Ces quatre virements sont un prêt à un ami qui a fait l’objet d’un acte notarié et qui est remboursé depuis six ans», a déclaré à l’AFP Jean Robert Phung, l’avocat de Francis Perez, dénonçant des «fantasmes».
Dans un communiqué publié mardi, le groupe Bolloré a «formellement» démenti avoir commis des irrégularités en Afrique, où il gère 16 terminaux portuaires.
Parismatch