SENTV : 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye. TERAL ouvre le dossier de cette barbarie d’un autre âge.
«Mort pour la France». Ce n’est pas le titre d’un film. Mais, hélas le massacre prémédité de tirailleurs sénégalais de retour en Afrique après avoir libéré la France, la «mère partie», sous domination allemande. Quelle ingratitude? Le péché mignon de ces braves soldats du régiment des tirailleurs sénégalais, avoir eu le «toupet» de réclamer leur prime de guerre, au même titre que leurs frères d’armes de l’hexagone. Face à leur détermination pour entrer dans leur fond, l’armée française n’a rien trouvé de mieux à faire que de les fusiller à bout portant et sans état d’âme avant de les ensevelir dans des fosses communes. Quelle horreur? 80 ans après cette barbarie d’un autre âge, perpétrée le 1er décembre 1944 au camp de Thiaroye, actuelle banlieue dakaroise, les enfants et petits enfants, de ces braves soldats exigent la lumière et toute la lumière sur cette sordide affaire de tuerie en masse. Pour justifier, l’injustifiable, la France avait sorti de son imagination fertile, la thèse de la mutinerie qui n’a jamais tenu la route. En clair, ces soldats intrépides de couleur, ne devaient en aucune manière figurer dans l’histoire dite «glorieuse» de la France libre. L’empire colonial n’avait plus besoin de ses soldats africains, après les avoir utilisés comme chair à canon. Mais en réalité, ouvrez bien les yeux, Thiaroye 44, n’était que la face cachée de l’iceberg. L’armée française a continué sa sale besogne en toute impunité, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en Algérie, à Madagascar…Et la liste est loin d’être exhaustive. Thiaroye 44, ce n’est pas 35 victimes officielles mais plus de 400 morts, selon des sources concordantes d’historiens chevronnés. Cette affaire ne saurait être classée sans suite. C’est la raison pour laquelle, au nom du devoir de mémoire, les nouveaux dirigeants du Sénégal, ont le devoir historique de peser de tout leur poids, pour tirer définitivement cette a aire au clair. La France, ne peut pas s’en tirer comme ça, à bon compte.
A bon entendeur salut.
Par Siaka NDONG