SENTV : A Touba, les populations craignent de célébrer le grand Magal sous les eaux de pluies. A moins de deux semaines de ce grand rendez-vous religieux, plusieurs quartiers sont inondés et des domiciles désertés par leurs occupants.
C’est l’angoisse et la stupéfaction à Touba. Les populations de cette cité religieuse s’apprêtent à célébrer, dans quelques jours, le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du mouridisme. Les habitants de plusieurs quartiers ont déserté leurs domiciles à cause des inondations. Les dernières pluies sont passées par là. Notable à Keur Niang, Cheikh Mbacké Thiam indique qu’ils rencontrent d’énormes difficultés. «Nos maisons sont remplies d’eau. Les rues sont impraticables. Actuellement, l’eau ruisselle partout dans nos domiciles», constate-t-il pour le déplorer. Ce scénario, dit-il, est devenu la réalité dans son quartier depuis 12 ans.
Cette année, poursuit-il notre interlocuteur au téléphone, ils risquent de célébrer le grand Magal de Touba dans les eaux. Si rien n’est fait d’ici là, ils seront, alerte Cheikh Mbacké Thiam, dans l’incapacité d’accueillir des hôtes. «Chaque année, on nous sert les mêmes promesses. Mais rien. Le bassin de rétention est impuissant face à la quantité abondante des eaux stagnantes. Les motos pompes ne fonctionnent plus. A la veille de la visite de Mamour Diallo, les responsables de l’Onas s’étaient précipités à évacuer l’eau. Actuellement, c’est ‘Touba ci Kanam’ qui nous aide. Tous les habitants sont sortis de leurs maisons», laisse-t-il entendre. «Nous sommes inquiets. Nous sommes à moins deux semaines du Magal. L’évènement risque de nous trouver dans l’eau. Nous alertons les autorités, notamment le directeur de l’Onas. Qu’on installe d’autres canalisations», exige Cheikh Mbacké Thiam. Selon lui, les quartiers concernés sont, entre autres, Keur Niang, Ndamatou, Yonou Darou, Guédé, Tally Bou Bess, Sam, Soura, Keur Baye Lahad. «Chaque année, nous perdons des millions à cause des inondations. Nous sommes des familles», ajoute-t-il.
Abondant dans le même sens, Abdou Lahad Thiam, habitant à Touba Ndamatou informe que les eaux stagnent encore dans leurs domiciles. Selon lui, les motos pompes devant évacuer les eaux sont tombées en panne. «Nous vivons les mêmes difficultés depuis 12 ans. Le maire a promis de diligenter nos revendications. Nos maisons sont remplies. Les rues aussi. Nous sommes dans le désarroi», lance-t-il pour ainsi inviter les autorités à venir à leur rescousse. Sinon, met-il en garde, ils ne recevront pas de fidèles lors de la célébration du grand Magal de Touba. «Ceux qui disposent de moyens ont déménagé. Les démunis pataugent dans les eaux inondées. Notre quartier est un réceptacle d’eaux ruisselantes venant des autres quartiers», laisse-t-il entendre.
Avec walfnet