Traits de leader| Ousmane Sonko, n’est pas le chef de l’opposition, il en est le leader

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SENTV.info : Cheikh Ahmadou Bamba, Ousmane Sonko qui marche sur le boulevard de la conquête du pouvoir, le porte bien dans son cœur. De la bénédiction de Xadimu Rasul, le Patriote en a obtenu. Lui qui est allé à MASSALIKOUL JINANE, y a rendu un vibrant hommage à Serigne Touba pour l’immensité de son œuvre. Sonko intègre ainsi le cœur de Touba et des mourides du monde.

Le témoignage de Mbackiyou Faye, représentant du Khalife Général des mourides sur Sonko le traitant d’honnête et bon musulman comme pour démentir ceux qui ternissent son image sous les caméras, n’est pas une banale déclaration. Car, Sur la superficie de MASSALIKOUL JINANE, les mots ont un sens net. Et ce n’est pas aussi un hasard si le Président Abdoulaye Wade dit que Ousmane Sonko lui rappelle sa jeunesse et ses années de braise. Éveilleur des consciences, le Patriote s’est taillé en un laps de temps, dans un espace politique sénégalais où il faut avoir la peau de crocodile pour exister, un costume de Leader pour se passer d’un statut de chef de l’opposition qu’il n’obtiendra pas de son adversaire Macky Sall. SONKO mène la danse d’un anti système qui dérange le système. [Par Bacary NDIAYE, Chroniqueur social]

Les chemins du Seigneur sont insondables. Et on ne sait pas de quoi demain sera fait. Mais ce que l’on sait, c’est que Cheikh Ahmadou Bamba a été et reste l’abreuvoir des assoiffés. Ousmane Sonko, lui, s’est arrogé le devoir d’être le leader des masses oubliées et la voie du Peuple. Il parle bien à son Peuple. Entre Sonko et les masses le rapport affectif est établi. Parce que le patriote des leaders refuse d’assister à une gestion jugée cannibale du pétrole, des ressources du pays et du bien public.
Il y a un peu plus de trois ans, qui était-il Ousmane Sonko? L’homme est devenu aujourd’hui un citoyen du monde né au Sénégal. Pour quelqu’un qui était dans l’obscurité, à qui on a refusé une ampoule et qui devint par la grâce du Peuple, une étoile. Il est comme du pétrole qui devint du kérosène tellement son envol qu’il a pris est en haute altitude.
Au début, il était un Inspecteur des impôts et des domaines qui ne pouvait déranger personne. Mais radié de la fonction publique, il enfila les habits de guerrier de l’arène politique pour incarner la posture d’un anti système qui dérange le système.
En termes de trajectoire, si Macky Sall est arrivé en 5 ans seulement à être à la tête du pays par une conquête politique, touché par une victimisation qui lui a offert un important coefficient de sympathie de beaucoup de Sénégalais, Sonko a aussi considérablement bénéficié du capital sympathique de ses compatriotes.
En politique, ce fait est payant. Parce qu’il propulse la victime au fronton. Et voilà que le patron des patriotes du Sénégal, au sortir de la dernière présidentielle a intégré le trio des grands.
Il faut dire que Macky Sall et Ousmane Sonko sont deux hommes aux trajectoires certes différentes mais avec un dénominateur commun. Tous deux ont eu une expansion politique fulgurante. Tous deux ont bénéficié d’un capital de sympathie liée à une victimisation. Le Président Wade a renvoyé Macky Sall de l’Assemblée nationale, le Président Macky Sall a, à son tour renvoyé Sonko du corps des inspecteurs.
Sonko comme Macky ont tous deux, chacun un sanctuaire politique.
A Ziguinchor où vous avez Robert Sagna, Ministre d’Etat pendant un 1/4 de siècle, Abdoulaye Baldé Maire tout puissant, plébiscité par un score aux allures référendaires en 2014, ajoutés à plus d’une demie douzaine de leaders promus de l’APR et la rescousse de Landing Savané et Ali Haidar à la coalition présidentielle, la défaite a été Inévitable. Ousmane a fait de Ziguinchor une capitale régionale du Sénégal où le Président de la République est renvoyé dans l’opposition. En dépit de la forte alliance, la déroute a semblé inexplicable aux yeux de ceux qui n’ont pas une haute lecture politique sur le fait. Il urge pour Macky Sall de remédier à cette donne inconfortable pour le parti au pouvoir à Ziguinchor, une région symboliquement et politiquement importante. La solution passe entre autres voies par le choix des hommes, l’unité sacrée des différents leaders, même cela ne suffit pas. L’unité semble impossible surtout dans ce contexte pré locales. De sources sûres, Ousmane Sonko sera candidat à la mairie de Ziguinchor.
Pour fédérer les dissensions nées dans son parti au Sud, au lendemain de la restructuration de sa formation politique, Sonko a compris qu’il est tenu d’être candidat au poste de Maire. C’est une exigence cohérente de son parti. Il a compris que, ne pas être candidat à Ziguinchor dans cet état de fait, c’est d’assister impuissant à l’éparpillement de son électorat. Cette option semble être la bonne pour sécuriser sa chasse gardée. Car Macky l’avait fait pour Fatick, Senghor et Idrissa Seck pour Thiès.
La force du leader du Pastef les Patriotes, est qu’il démarre son compteur politique à 15% au moment où son principal adversaire Macky Sall est sortant. Autant se demander: Qui pour arrêter Sonko dans l’APR ou dans Benno Bokk Yakaar? Parce que le combat entre les deux géants de la politique n’aura plus lieu. Et qui dans l’APR ou dans Benno Bokk Yakaar pèse 15% de l’électorat national? Ce ne sont certainement pas ceux qui ont été laminés par Sonko dans leur propre fief.
Des statistiques électorales et politiques montrent que Macky Sall en 2012 pesaient 15% et les 10% lui ont été attribués par la coalition qui le soutenait. Macky et Sonko ont tous en bandoulière 15%.
La posture actuelle de Sonko est confortable car même s’il n’est pas le chef de l’opposition, c’est bien lui qui dirige le jeu politique et oriente la communication de l’État et de la coalition présidentielle. Il communique et soumet ses adversaires à la réaction et à la réplique. Quel inconfort de la part d’un régime qui a le pouvoir et les moyens du pouvoir et qui pêche par le choix de la qualité des porteurs du message! Disons le honnêtement : depuis longtemps, le pouvoir ne communique plus, il réagit à la communication de Sonko.
Pour preuve, c’est face aux attaques de Ousmane Sonko, que le le Président de la République était obligé de ramener les soit disant « spécialistes » dont Abdou Latif Coulibaly et Seydou Gueye, réhabilités pour essayer de tenter de contenir le drame du verbe de Sonko conjugué pour exciter la jeunesse, les masses et le Peuple. Face à Sonko, le duo Coulibaly/Gueye est jusque là inefficace.
D’ailleurs à ce rythme, le Patriote en chef va droit vers un second tour de la présidentielle de 2024. Et là, il n’aura plus Macky Sall en face. Peut être, un candidat finissant comme Idrissa Seck et le candidat désigné par le chef de l’État sortant.
Le mal est profond dans le camp du pouvoir. Le plus grave des maux, c’est la qualité de la personne qui porte le message qui pose fondamentalement problème face au degré de pénétration des masses du discours de Sonko. Voilà que le mercenariat est contreproductif pour le pouvoir qui s’y prend mal parce que tout simplement, ceux qui parlent et portent la défense, dans leur argumentaire, font plus dans les attaques personnelles et subjectives. Plutôt que de faire dans l’analyse et les faits. Ce qui accroît naturellement la cote de Sonko. Il n’a jamais aussi gagné en aura et intégré le cœur du Peuple que lorsque les éléments du régime s’organisent en bouclier pour le diaboliser ou le traiter de bonimenteur. Les communicants du pouvoir ont intérêt à commandité un sondage pour se faire une idée de l’effet Sonko après qu’ils soient montés au créneau pour le « fusilier ».
Au lendemain de la présidentielle, Ousmane Sonko greffe et blinde son dispositif politique en en faisant une puissante machine électorale par la mise en place de la coalition » Jotna ». Il sait qu’il doit préparer 2024 aujourd’hui, tout de suite et maintenant.
La solution pour le pouvoir serait de cibler les leaders émergents, sécrétés par leur terroir. Malheureusement pour L’APR et Benno Bokk Yakaar, on est leader à la faveur d’un décret du Président de la République.
Face à Sonko, le pouvoir est en train d’utiliser l’option » suicidaire », malheureuse et infructueuse de la communication par l’envoi au front des défenseurs ou mercenaires lessivés, ruinés dans le temps Parce qu’e ce sont des gens qui parlent pour tous, écrivent pour tous et fréquentent tout le monde. Cette manière de faire est lourde de dégâts. Évidemment, c’est malheureux aux yeux de l’opinion qui n’a que du mépris et la répugnance pour celui qui porte la communication.
La deuxième erreur monumentale du pouvoir est que ceux qui défendent le régime opposent toujours Macky Sall à Ousmane Sonko. Cet avantage, Sonko en tire si bien profit que jamais il ne daigne répondre aux défenseurs du Chef de l’État qui tirent sur lui sans l’atteindre à bout portant.
Mais consciemment ou inconsciemment, Macky Sall et Ousmane Sonko, même s’ils ne sont pas complices se complètent. Parce que les deux hommes sont gagnés par ce sentiment nationaliste de bâtir un Sénégal meilleur, étant tous nés après les indépendances et ayant rivé leur regard vers l’avenir et l’émergence. Seulement, le patriote a conscience que c’est Macky Sall son alter égo. Lequel alter égo, il n’aura pas en face en 2024.
Troisième erreur gravissime du pouvoir, c’est le refus de Macky Sall de s’organiser pour sa succession par le choix de celui qui fera face à Sonko au moment où le Pastef les Patriotes est en train de fédérer à sa cause une forte coalition.
Que cache Macky ?

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