SENTV : L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a été le théâtre de violents affrontements dans la nuit du samedi, opposant des étudiants en colère aux forces de l’ordre. Entre 23h et 2h du matin, le campus a sombré dans une atmosphère de chaos, sur fond de crise des bourses dont le retard de paiement plonge de nombreux étudiants dans une précarité grandissante.
Une colère qui ne faiblit pas
Depuis plusieurs jours, le malaise couvait au sein de la communauté estudiantine, exaspérée par l’accumulation des arriérés de bourses. De nombreux étudiants, notamment en master, peinent à subvenir à leurs besoins essentiels, entre loyers impayés et manque de ressources pour se nourrir. « Nous sommes laissés à l’abandon, comment peut-on étudier dans ces conditions ? », s’interroge un manifestant, visiblement à bout.
Face à l’inaction des autorités, la contestation a pris une tournure plus radicale. Dans la soirée, des groupes d’étudiants ont bloqué certaines artères du campus, forçant l’intervention des forces de l’ordre.
Affrontements et tensions nocturnes
La confrontation a rapidement dégénéré : jets de pierres d’un côté, tirs de gaz lacrymogène de l’autre. La fumée des grenades lacrymogènes s’est répandue dans plusieurs pavillons universitaires, contraignant certains étudiants non impliqués dans les affrontements à évacuer précipitamment les lieux.
Les services d’urgence ont été dépêchés sur place pour prendre en charge plusieurs blessés, alors que l’électricité était coupée dans certaines zones du campus, rendant l’évacuation encore plus difficile.
Un dialogue toujours au point mort
Cette crise des bourses n’est pas une première à l’UCAD, mais la situation semble cette fois atteindre un point critique. Les étudiants réclament une intervention immédiate des autorités académiques et gouvernementales. Pour l’instant, aucun communiqué officiel n’a été publié par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Alors que le campus peine à retrouver son calme, la tension reste palpable. De nouvelles manifestations sont déjà annoncées dans les prochains jours si aucune solution concrète n’est trouvée. Entre promesses non tenues et frustration croissante, l’UCAD s’enfonce un peu plus dans un cycle de crises à répétition, menaçant la stabilité de l’une des plus grandes institutions académiques d’Afrique de l’Ouest.
La Rédaction de la SENTV.info