Un enregistrement de Yahya Jammeh en grande discussion avec les membres de son parti, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (l’APRC), a fait surface et circule sur les réseaux sociaux depuis le week-end du 14 juillet. Une discussion qui montre que l’ancien président a toujours la main sur son parti. La voix de l’ancien leader n’avait plus été entendue en Gambie depuis son départ en exil en Guinée équatoriale, début 2017.
Cette voix, les Gambiens la reconnaissent instantanément. Elle a été leur quotidien pendant 22 ans. Et c’est auprès d’elle que les cadres de l’APRC, dont son président par intérim, vont chercher conseil. Ils ont reconnu avoir appelé Yahya Jammeh au cours du mois de juin.
Depuis la Guinée équatoriale, c’est toujours lui aujourd’hui qui tranche les disputes au sein de sa famille politique. Dans l’enregistrement qui a fuité, on l’entend ainsi dire qu’il faut « expulser Bou Jarju » du parti pour que celui-ci « ne se divise pas ».
Pas un mot en revanche sur le gel des biens de l’ancien président ni sur la campagne qui vise à le traduire en justice. Aucun commentaire non plus sur sa vie d’exilé, ni d’analyse sur la présidence d’Adama Barrow.
Yahya Jammeh pense rentrer un jour en Gambie
Mais au cours de la conversation, on apprend que Yahya Jammeh est certain de revenir un jour dans son pays natal. « Je vous aurai prévenu : tout ce que j’ai prédit sur la Gambie va arriver », dit-il, avant d’affirmer que « lorsque viendra l’heure de [son] retour en Gambie, aucun être humain, aucun esprit ne pourra l’en empêcher. »
A ses interlocuteurs qui acquiescent, l’ancien chef d’Etat demande d’ici là de « rester concentrés, même si la situation est difficile ».
Cet échange confirme donc que Yahya Jammeh entretient toujours des liens avec ses soutiens gambiens depuis son pays d’exil.