«Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), état des lieux, enjeux et perspectives au Sénégal ». Tel est le thème de la 18ème édition de la Séance académique solennelle organisée par l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS). L’occasion a été saisie par le Chef de l’État Macky Sall, qui présidait, hier,la cérémonie d’ouverture, pour annoncer qu’il est de phase avec l’utilisation des OGM.
Les Organismes génétiquement modifiés (OGM) constituent un enjeu important pour le développement des sciences et leur application. C’est ce qu’a bien compris le président de la République Macky Sall en faisant savoir hier que le Sénégal pourrait tirer des avantages socio-économiques de ces produits génétiquement modifiés à l’image d’autres pays du monde, tout en annonçant qu’il est en phase pour l’utilisation de ces organismes rénovés. «Je suis pour l’utilisation des OGM pour la base de précaution et sur la base de régulation dynamique qui doit accompagner le changement climatique», a éclairé le président Macky Sall. Selon lui, il devient impératif de modifier la loi 2011 portant sur la biosécurité afin de renforcer l’Autorité nationale de biosécurité (ANB), tout en la rendant applicable et efficiente. «Pour cela tous les membres du gouvernement s’engageront pour que dans de meilleurs délais cette loi soit modifiée en tenant compte des recommandations arrêtées dans le rapport de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS)», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter: «C’est de cette manière que nous pourrons décider avec l’ANB si nous allons accepter ou de retirer les OGM qui peuvent nous aider à relever les défis de l’heure ». Il a fait part par ailleurs le Sénégal a des impératifs en matière d’autosuffisance et de sécurité alimentaire et dans d’autres domaines, tout en mettant en exergue la problématique que pose cette innovation technologique qui n’est pas seulement scientifique, mais elle est également politique, car «elle interpelle les nouvelles personnes sur la façon dont nous souhaitons voir notre monde évoluer». Le chef de l’État a indiqué aussi que ce choix engage l’avenir de notre nation dans le respect des générations futures. « Notre option à travers le Pse est de faire de l’agriculture, de la santé, de l’industrie les forces de l’émergence sociale», a-t-il noté, tout en précisant que « des ambassadrices de la science» seront nommées et auront pour mission de promouvoir les métiers de sciences et techniques. « Ces situations devraient nous permettre à terme d’avoir des entrepreneurs et des techniciens compétents et conscients de l’utilisation des OGM », a expliqué le président Sall, soulignant que « nous devons engager une réflexion sérieuse afin d’élaborer une stratégie permettant l’utilisation optimale des OGM. Il présidait hier la 18ème édition de la Séance académique solennelle organisée par l’ANSTS dont ont pris part 42 participants venant de 24 pays anglophones et francophones et de 21 Académies africaines pour participer à ce grand rendez-vous de la biotechnologie. Avant de conclure, ce dernier a fait savoir que les petits agriculteurs doivent être protégés avec l’avènement ces produits génétiquement modifiés, tout en révélant l’achat et la maintenance d’un supercalculateur de 321 séraforces, le plus puissant de l’Afrique de l’Ouest pour un montant de 15 millions d’euros pour favoriser la biotechnologie.
Le cancer et le diabète bientôt vaincus
La Vice-présidente de l’ANSTS, Pr Yaye Kéne Gassama, présidente du groupe de travail des OGM, présentant le rapport de l’étude sur les « Organismes génétiquement modifiés: État des lieux, enjeux et perspectives au Sénégal», a déclaré que grâce à des avancées remarquables obtenues en 2016 par la méthode CRISPER du «gene editing», des maladies telles que le cancer, le diabète, le VIH et la drépanocytose, seront vaincues dans très peu de temps. «Les progrès récents dans l’allongement de la longévité à travers les recherches sur les cellules souches, vont avoir un impact significatif sur l’avenir de l’humanité avec la formidable puissance de l’outil biotechnologique», a-t-elle dit. Cette dernière a fait savoir également que 80 % des médicaments et des vaccins fabriqués sont issus de la transgénèse. «Il s’agit des domaines où les avancées scientifiques sont les plus consistantes et les plus rapides», précise-t-elle. Avant d’ajouter: «Avec l’utilisation de ces outils scientifiques de plus en plus performants, la vitesse à laquelle les découvertes scientifiques trouvent leurs applications dans notre vécu quotidien a augmenté de manière considérable, et, par conséquent, laisse très peu de temps à la société pour comprendre et pour accepter et adopter les changements qu’ils induisent dans la vie de tous les jours
Pas de risque à consommer les aliments issus d’OGM
Sur la question de l’innocuité de ces organismes modifiés, Pr Yaye Kéne Gassama dans son réquisitoire toujours, a fait savoir que les aliments génétiquement modifiés ne présentent pas plus de risques que la santé humaine et animale que les aliments conventionnels. Elle s’est basée sur des données recueillies sur une période de 20 ans sur les organismes indépendants, même si l’introduction et la dissémination des OGM au Sénégal nécessitent la mise en œuvre de véritables stratégies de régulation pour minimiser les impacts négatifs éventuels. Selon elle, l’application de ces technologies au Sénégal offre des solutions pour accroître les rendements, lutter contre les conditions environnementales défavorables telles que la sécheresse, la salinité des sols ou le stress biotiques dû aux maladies qui impactent négativement les rendements de nombreuses cultures.
L’ANSTS assure son rôle de conseiller
Pour le président de l’ANSTS, Pr Doudou Ba, prenant la parole, a fait part que l’organisation qu’il dirige continuera à assurer pleinement son rôle de conseiller d’autant plus que les scientifiques qui élèvent la voix ont souvent peine à se faire entendre dans le Tumulte des experts. Ce dernier a révélé aussi que l’ANSTS organisera un forum international sur la santé du 17 au 19 mai prochain en partenariat avec la Fondation de l’Académie nationale de médecine de France. Selon lui, cette rencontre permet de partager des expériences et de bonnes pratiques pour la réduction du chômage des jeunes par une formation adaptée à l’emploi, tout en annonçant que 70 % des produits génétiquement modifiés sont destinés à l’agriculture, mais également dans les domaines de la santé humaine et animale, l’environnement, entre autres.
Source : Senpresse.net