SENTV : Le lundi 24 février 2025, le procureur général de la Cour d’appel de Nouakchott a requis une peine de vingt ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce dernier est jugé en appel depuis novembre pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une fortune considérable.
Lors de son réquisitoire, le magistrat Sidi Mohamed Ould Di Ould Moulay a accusé l’ex-chef de l’État d’avoir exploité sa position à des fins personnelles, affirmant que M. Aziz avait « transformé la présidence en bureau (…) pour exercer le chantage sur les investisseurs ».
En première instance, en décembre 2023, Mohamed Ould Abdel Aziz avait été condamné à cinq ans de prison pour enrichissement illicite. Le parquet, insatisfait de cette sentence, a fait appel, estimant la peine insuffisante au regard des faits reprochés.
L’ancien président, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, comparaît aux côtés d’une dizaine de hauts responsables et proches collaborateurs, dont deux anciens premiers ministres et plusieurs ex-ministres. Ils sont poursuivis pour des chefs d’accusation tels que « enrichissement illicite », « abus de fonctions », « trafic d’influence » et « blanchiment ».
Par ailleurs, le procureur a demandé la dissolution de l’association Rahma, une organisation caritative fondée, selon lui, par un fils de l’ex-président, qu’il accuse d’être impliquée dans les activités illicites reprochées à M. Aziz.
Ce procès en appel est suivi de près par l’opinion publique mauritanienne, qui attend avec attention le verdict de la cour.