Visite officielle en Égypte : le GERD au cœur des discussions entre Macky Sall et Abdel Fattah al Sissi.
SENTV : C’est après le sommet de la CEDEAO consacré au Burkina Faso que le président Macky Sall a pris les airs pour l’Égypte. Le chef de l’État effectue dans ce pays d’Afrique du nord une visite officielle qui fait suite à celle de son homologue égyptien au Sénégal, en 2019.
Au cours de ce face-à-face avec les journalistes relayés par les médias égyptiens, les deux présidents sont revenus sur les raisons de cette visite. « Je suis venu conforter les relations historiques avec mon frère et ami le président Al Sissi », a déclaré d’emblée Macky Sall.
Selon le président sénégalais, il s’est entretenu avec Abdel Fattah al Sissi « sur des sujets d’intérêt commun bilatéraux et multilatéraux » pour « raffermir et diversifier la coopération sénégalo-égyptienne tant au plan officiel qu’au plan de nos secteurs privés ».
« C’est l’objet des accords que nos deux délégations ont signés dans le cadre de cette visite, portant sur l’exemption de visas pour les porteurs de passeports diplomatiques de service, l’électricité et l’énergie renouvelable, le sport, l’archéologie et les musées, la culture et l’enseignement supérieur », a ajouté le chef de l’État du Sénégal qui annonce un accord « dans le domaine de l’aviation civile pour faciliter la liaison aérienne entre nos deux pays ».
« Nous avons échangé sur le Nepad et sur les sujets qui touchent à la stabilité du continent, à sa sécurité, entre autres, mais aussi sur les sujets liés à la pandémie Covid, à la production de vaccins », se réjouit le chef de l’exécutif du Sénégal.
Source d’un conflit entre l’Égypte et l’Ethiopie, la question du Grand barrage de la renaissance ou du Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD) n’a pas été occultée. Macky Sall affirme que le sujet s’est naturellement invité aux discussions qu’il a eues avec le président al Sissi.
Le prochain président de la Conférence des Chefs d’État de l’Union affirme plaider déjà pour la nécessité d’avoir un accord entre les pays riverains pour une utilisation optimale partagée.
Nous écrivions le 3 janvier dernier que le président du Sénégal est très attendu sur ce dossier très sensible. L’Éthiopie a décidé de se doter d’un barrage d’une capacité de production hydroélectrique de 6.000 MW.
Financé sur fonds propres à hauteur de 4,8 milliards de dollars, ce grand ouvrage devrait permettre à ce pays d’Afrique de l’Est de jouer un rôle de leader dans la région puisqu’il est prévu d’allouer près de 2000 MW à ses voisins immédiats. L’Égypte craint une réduction du débit du fleuve dont il tire l’essentiel de ses besoins en eau potable. C’est donc devenu une question vitale pour le Caire qui cherche un accord juridique devant régir le remplissage et l’exploitation du barrage.
L’Éthiopie a déjà lancé le remplissage du Lac du GERD pour une capacité de 13,5 milliards de mètres cubes d’eau.